Touloun la Magnifique
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 Promenade, découverte ou introspection.

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Spadachocolat
Toulonnais harponné
Spadachocolat


Nombre de messages : 69
Localisation : Touloun
Date d'inscription : 28/03/2009

Feuille de personnage
Nom: Spada
Titre:
Age: 18 printemps

Promenade, découverte ou introspection. Empty
MessageSujet: Promenade, découverte ou introspection.   Promenade, découverte ou introspection. Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 23:27

C’était à l’heure où le soleil commence à décroître, baignant le monde d’une lumière ambrée, cette lumière qui transforme les feuillages des arbres en chevelures d’or, les rochers en blocs de houblon –il faudra aller en taverne-, les chemins de terre en fleuves mordorés. Le fleuve, justement. Il courait dans son lit, se soulevait comme le ventre d’un dormeur, ronflait également. Son appel guidait les pas de Spada, elle courait presque, seul la retenait le jeune Galaad.

N’étant pas de garde à la maréchaussée, elle s’était promis de sortir un peu le petit. L’emmener se promener, lui faire voir la forêt, lui permettre d’ouvrir ses grands yeux bruns sur ce qu’était le monde, le vrai, le beau. Lui expliquer la nature. C’était l’été.

Spada s’arrêta dans une foulée. Galaad en profita pour rattraper son retard, affolant ses petites jambes de bambin qui le ramenèrent à la hauteur de la demoiselle. Un pivert frappait son bec contre le tronc d’un arbre.


Pivert, dit-elle. Là, regarde. Son dos est vert, il frappe du bec sur l’écorce. Tu le vois ? C’est beau. Mais ça casse les oreilles.

Elle lui prit la main et sa marche continua, pas rapides, coups d’œil furtifs alentour.

Ecureuil ! Le rongeur filait derrière un arbre. Tu as vu sa queue en panache ? Joli, hein ? J’aime bien les écureuils. Celui-là va bientôt faire ses provisions pour l’hiver.

Reprise de main et de marche. Ils arrivèrent dans une petite clairière, Spada resta un instant debout, campée sur ses deux jambes, à écouter la forêt, le vent et le soir.

Galaad, tu vois la clairière ? Les rongeurs courent entre les herbes. Ils sont là, regarde bien. Non, écoute plutôt. Leurs pattes qui s’activent, leurs queues qui frôlent les brins d’herbes. Et là-haut, les oiseaux. Sur ta droite. Un faucon. Il fixe le sol, repère une souris, pique et mange. C’est la vie. Ne prend pas cet air là, toi aussi tu manges ce qui a été vivant. Hier, tu as eu du porc. Là, devant, tu vois ce grand arbre ? Il a plus de cent ans. Peut-être même plus de mille. On appelle ça un chêne.

Elle s’approcha de l’arbre, posa sa main sur son tronc. L’enfant levait la tête vers la cime, ses billes sombres s’ouvrant bien grandes pour ne pas perdre une miette du spectacle. Le ciel commençait à s’empourprer, comme les joues de Spada l’avaient fait avec un certain brun, il n’y avait pas si longtemps. La vue était belle.

Les arbres, ça a cette faculté d’accumuler les ans sans que ça leur pèse. Bien sûr, il reste des marques.

Elle tâta l’écorce, lui en montra les sinuosités.

Les arbres, ça vit. Pas besoin de parler pour vivre, eux ils se contentent de grandir et d’observer. Peut-être qu’ils pensent. Comment savoir. Tu te souviens de l’écureuil, Galaad ? Il a dû cacher des graines entre ses racines, aussi grosses que ses branches. Les racines, pas les graines. Il y en a autant en dessous qu’en dessus. Les gens aussi c’est comme ça, parfois. Pas toujours. Ecoute, sur le chemin du fleuve à l’ouest, il y a une petite cascade. Toute petite, mais ça fait du courant, entre les galets qui veulent retenir l’eau. L’eau, Galaad, ça ne se retient pas. On ne peut pas l’empêcher de partir, tu l’as sur tes doigts un instant, mais elle coule et reprend son cours. C’est sa nature, tu n’y peux rien. Oui, c’est dommage. C’est beau l’eau, c’est fort, c’est pur. On aimerait la garder près de soi, toujours, mais ce n’est pas possible. Comme le marin sur son bateau, il a beau retourner mouiller dans des régions familières, l’eau qu’il avait admirée une fois, en se penchant sur le bastingage, elle n’est plus là. Elle a fait sa route. L’océan est plein d’eau, mais celle qui ruisselle entre tes doigts est unique. Profite-s-en bien, tu ne la reverras pas de sitôt. Sauf si la chance t’aime bien, c’est rare, mais ça arrive. Moi, j’espère toujours. Je suis bête. Mais je m’écarte, je te parlais de la forêt au départ. Dans les branches, il n’y a pas que la sève et l’écorce de ce chêne, il y a la vie de quantité d’autres espèces. Toutes sortes d’insectes, des pucerons, des fourmis –impressionnantes, les fourmis, je t’en reparlerai-, des termites, des chenilles, tellement encore. Des oiseaux, aussi, comme le pivert de tout à l’heure, mais aussi des merles, des geais, des fauvettes, des pies, des rossignols, des verdiers… Tu les connaitras tous un jour, tu es encore jeune.

Spada parlait, racontant ce qu’elle voyait, entendait, sentait aussi, elle énumérait la vie, louait la forêt. Le soleil était maintenant tout à fait couché, et les étoiles s’allumaient dans le ciel comme autant de regards, observant peut-être –qui sait- cette jeune femme qui cherchait à se convaincre que le monde était beau. Le dos appuyé contre le grand chêne, Galaad s’était endormi.
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