Yrmaine, toute tremblante d’émotion, parcourait les ruelles de sa bonne ville de Toulon gaiement accompagné de Rustre qui la suivait tout aussi joyeux…
Elle venait de rencontrer le Conseiller du Comte. Pour elle qui n’avait jamais connu que la sauvagerie des bois et marigots ce personnage vêtu de soieries qui la recevait devant une cheminée monumentales portant les armes du Comte était une vision presque impériale…
Elle lui avait timidement tendu sa bourse en peau de chèvre contenant les 90 écus prévus…
L’homme l’avait gratifié d’un léger sourire et lui avait tendu un parchemin en lui disant :
Voilà vostre titre dûment revêtu du sceau de Nostre Sire Comte. Soyez bonne et loyale en la Cité de Toulon.Sur ce il se pencha sur ses parchemins sans plus un regard et la laissa sortir à reculons la tête respectueusement baisée.
Au sortir de la grosse tour qui abritait la sénéchaussée, Yrmaine ne sentait plus sa joie…elle sautilla d’un pied sur l’autre, criant à l’envi qu’elle avait sa terre, son champ, un toit pour elle,…
Elle fit un tour en taverne payant gaiement tournée sur tournée pour fêter l’évènement. Elle fut particulièrement heureuse d’annoncer la nouvelle à Elsas, Mairesse et bonne bourgeoise, mais aussi aimable et généreuse dame en qui Yrmaine avait pleine fiance.
Au gré de ses pas sautillants, elle finit par gagner la rue des Mésanges…
Elle s’arrêté devant l’huis du n° 70…la demeure était closes de volets et de portes…
Elle s’y arrêta longuement…son cœur battant à tout rompre au moment d’introduire la clef rouillée dans la serrure…
Elle poussa la porte,…
Son regard se perdit dans la pièce couvrant chaque détail comme trésor antique !
Un lit à baldaquin, de la vaisselle, un foyer large…
une larme roula sur sa joue tandis qu’elle refermait la lourde porte de chêne et s’y adossait tout à sa joie…