Le pigeonnier

Dans la tour de la maison, une pièce assez petite s'étend et semble regorger de petits volatiles. Un pigeon passe en vitesse, transmetteur d'un message. Aymé sourit et y répond rapidement.

Parfois, une petite colombe vient se poser et piocher quelques graines, ou alors une jolie mésange... Dieu que les oiseaux sont beaux. Accoudé à la petite fenêtre, le vieil homme regarde de temps à autres la mer qui s'étend à perte de vue... Jamais il ne quittera cette ville, et cela calme sa vieille âme...

Il aurait bien crié un "Maydé, maydé" à l'approche du pigeonnier.... Ca lui faisait peur à chaque fois. L'entrée était si petite comparé à l'immensité du ciel dans laquelle il évoluait d'habitude!
Il n'en pouvait plus le pauvre volatile, trop sollicité qu'il était depuis maintenant une grosse semaine.
L'atterrissage fut à la limite du douloureux. Par après, notre petit pigeon noir bouscula l'une ou l'autre des colombes du coin, puis leur vola quelques graines. C'était bon ça, les graines!

Le propriétaire des lieux, il finirait bien par se rendre compte qu'il y avait un pigeon en plus dans son pigeonnier et qu'en plus, il avait un message roulé accroché à la patte.

Citation :: Mon cher Aymé,

Je suis ravie que la fougasse t’ait plu ! J’espère que les pitreries du gamin aussi ! Héhé…
Pour ma gnole, tu peux demander ma clé à Yunette. Tu la trouveras dans le cellier, dans une malle de bois posée à côté des sacs de maïs pour les poules !

Démissionner ? Tu vas t’ennuyer pardi ! Pauvres toulonnais, à présent ils devront supporter tes facéties à longueur de journées ! Ils ne pourront pas s’ennuyer au moins ! Mais tu as bien raison de prendre un peu de temps pour toi, c’est le meilleur remède à tous les maux !
De mon côté tout va bien. J’ai quitté la Provence il y a de cela trois jours maintenant – après avoir finalement obtenu mon laisser-passer !

J’ai rencontré des gens étranges, d’autres sympathiques… Et toujours pas eu d’ennui sur la route !
Je devrais être arrivée à destination dans une nouvelle semaine. Je parviens à garder un bon rythme dans mon voyage, Pimpin tient le coup !

Je t’embrasse, prends soin de toi,

Kylah

Un pigeon s'envola, il n'avait pas bossé depuis un moment, lui !

Citation :: Mon Amie,

Suite à un enfermement de six jours en notre commanderie teutonique de Thorens, me voici désormais membre à part entière de cet ordre. C'est une des raisons pour lesquelles ma réponse a tardé, je te prie de m'en excuser.

J'espère que tu fais toujours bonne route, de notre côté, il y a de bien mauvaises nouvelles... Dark a visiblement décidé de partir à Toulouse d'ici cet été, ce qui signifierait aussi le départ de Célia... Je pense que Yun' t'en a déjà parlé.

Je t'embrasse.
Aymé.

Une autre lettre partit rapidement en direction d'Aix la Chapelle, tandis qu'une autre allait juste rejoindre la maison d'à côté...

Citation :

Nous,
Aymé Von Frayner
Evêque de Toulon,
Recteur de l'ordre grégorien,
Protonotaire Apostolique,
Ordenskaplan Teutonique,
Seigneur de Rosières sur Salines,

En notre âme et conscience,

En ce jour du vingt-quatre janvier MCDLVI,

Faisons part à la hérauderie du Sacrum Romanorum Imperium Nationis Germanicae de notre désir de reconnaître en tant que notre petite fille la Dona Yunette.

Par la présente, nous reconnaissons de même notre fils Philippe Von Frayner (HRP : PNJ ), père de notre petite fille, et issu d'une relation illégitime précédant notre entrée dans les ordres.

De fait, nous reconnaissons aussi toute descendance de notre petite fille.

Scellé à Touloun, de notre main et par notre seule volonté.

Citation :: Cher Aymé,

Je n'étais pas au courant des dernières nouvelles de Toulon. Je n'ai guère de nouvelles il faut dire.
Félicitations pour ta nomination comme membre de l'ordre de Thorens.
Pour ma part, je suis à Castelnaudary, sur le retour. Mais j'ai dû faire une halte, bien trop épuisée pour continuer ma route. Puis, le pain rassis que je traîne depuis des jours ne me réussit plus. Mais tout va bien. L'accueil y est chaleureux et je loge à l'auberge municipale.

Je devrais reprendre la route d'ici quelques jours normalement.
Bonjour à tous les toulonnais que je connais.

A bientôt,

Kylah

Aymé monta jusqu'au pigeonnier, il y trouva quelques petites colombes, et un pigeon hagard. Il sourit, amusé, et décida de choisir le pigeon hagard, qui lui semblait en vérité plus adapté à la situation. Il déposa les deux lettres, et en rédigea deux autres, courtes.

Citation :: Galuche, mon Doux,
Je ne comprends toujours pas ta réaction d’hier soir. Je ne sais ce qui te pousse à renoncer à nous, à cette vie qui était notre, cette vie qui ne demandait qu’à évoluer encore, à devenir meilleure. Chose difficile s’il en était, vu combien tu me rendais heureuse.
Je suis en vie, sinon je ne serais pas en état de dicter cette lettre. Je ne sais pourquoi je te dis cela… cela t’intéresse-t-il au moins ?
Ô mon Doux… que ne m’as-tu laissée mourir ? Cette vie insipide n’a plus de sens désormais. J’avais décidé de tout cesser pour me consacrer à nous, à Toi. De cesser de songer aux autres… et il ne me reste que cela, les autres.
Au moment où je demande à mon grand père de tracer ces lettres, où je lui dicte mes mots, j’ai l’impression que je fais ça en vain. D’ailleurs, je n’espère plus rien… Tu as fait ton choix et je le respecte. Si d’aventure, tu décidais de revenir, je… tu… accomplirais là le plus grand de mes désirs.
Mais je me berce d’illusions, je le sais. Je vais continuer à t’écrire, et t’écrire tant et tant que tu n’auras nul manque pour utiliser mes courriers comme tu le faisais du journal comtal. Je ne te demande pas d’y répondre, pas même de les lire, bien que j’en rêve, non, je te demande juste de me permettre de continuer à t’écrire, encore un peu. Tant que l’amour que j’ai pour toi sera vivace ainsi…

Eternellement, amoureusement, tyranniquement, tendrement, follement Tienne…
Yunette.

Citation :: Ma chère Eavy,
J’aurais aimé t’écrire pour te demander d’être témoin de mes noces avec Galuche, j’aurais voulu t’annoncer combien nous sommes heureux ensemble…
Mais je ne le puis.
Avant que tu ne lises la fin de cette lettre, j’aimerais que tu saches que personne n’est responsable des évènements si ce n’est moi et que je ne veux pas que tu fasses quoi que ce soit… Rien. Il n’y a rien à faire.
Galuche est parti…
T’expliquer ses raisons serait long, mais je vais tenter de faire simple. Il ne m’aime plus. Ou plutôt, il m’aime… Je ne sais… Je suis perdue.
Je suis en convalescence chez mon grand père, son départ m’a fait faire un geste inconsidéré et il me faut m’en remettre. N’aies crainte mon amie, je vais aller mieux.
Je me devais de te prévenir, car je sais que tes mots à défaut de ta présence, me soulageront quelque peu de mes maux.

Je t’embrasse ma chère Marraine, et j’espère pouvoir faire pardonner un jour la peine que j’inflige à ceux que j’aime.
Yunette.

Citation :: Galuche,
Mon Fils,

Je t'ai donné l'absolution, t'en souviens tu?
Je t'ai donné la main de ma fille, t'en souviens tu?

Il semblerait que je me sois trompé sur ton compte, mon fils. Tu n'es pas celui que je pensais. Tu n'as montré que couardise, tu as déshonoré ton nom, et celui de notre famille.

Mais peu importe ce que tu m'as fait. Ce que je ne peux toutefois tolérer, c'est le mal que tu fait au sang issu de mon sang. Mais le sang ne lave pas le sang, l'Amitié si. Ainsi, je te chercherai, et te trouverai. Mon cœur n'éprouve nulle haine, juste une immense tristesse.

Dieu veille sur toi.

Aymé Von Frayner

Citation :: Eavan, ma Sœur,

Sache que je prends grand soin de Yunette. Elle est grandement affaiblie, et une rechute lui serait mortelle. Je prie pour nous tous, et espère avec grande hâte ton retour.

Frère Aymé.

Toulonnais débarqué Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 19/05/2009

Le pigeon hagard ne trouvait pas sa mangeoire... Ah, l'illumination vint en même temps que le vieux grincheux. A peine eût-il grignoté quelques graines qu'il dut repartir, glissant sur les nuages...

Toulonnais débarqué Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 19/05/2009

Une nouvelle mission pour le pigeon... trouver un homme dans la nature. Nul sauf lui même ne savait où il se trouvait, et il lui incombait la tâche importante de ne pas se tromper de destinataire, au risque de se retrouver assaisonné aux petits pois. Le courrier roulé lui fut attaché à la patte et il fût lâché.

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