Aux portes de Toulon

C’était à l’entrée de la ville que le palefrenier avait donné rendez-vous à Kylah.
Les portes à peine passées, elle ne manqua pas de l’apercevoir, le grassouillet avec qui elle avait dû discuter ferme pour lui emprunter un cheval temporairement. Le meilleur ? Pas les moyens de se le payer, évidemment. Mais bon, elle avait quelques économies de côté, alors elle parvint tout de même à s’en offrir un.

En arrivant à hauteur du bonhomme, elle le salua et lui tendit la bourse pleine d’écus, lui précisant que la somme était juste, qu’il n’avait qu’à recompter s’il en doutait. Il la mena ensuite jusqu’à l’animal. Il était plutôt amusant avec ses deux couleurs mélangées. Une bonne bouille qui, somme toute, rassura assez Kylah.

Le palefrenier termina de la rassurer : un brave étalon qu’il disait… Un peu nouille sur les bords. C’était mieux pour Kylah selon lui, vu qu’elle n’avait jamais monté qu’une seule fois sur un cheval. Kylah sourit en repensant quelques instants à son voyage chaotique à dos de cheval pour Lyon, avec Aymé et Sterne. Puis elle secoua la tête pour revenir à elle et écouter les multiples recommandations du palefrenier.
Ellen elle s’imaginait déjà, courant les chemins à dos de son fier étalon… Dont elle ne connaissait toujours pas le nom. Elle s’empressa de le demander à son propriétaire actuel. Le couperet était tombé : Pimpin.
Mouais…Peu mieux faire comme nom de fier destrier. Toute son exaltation, son sentiment de bravoure, ses rêves de grandes chevauchées épiques retombèrent d’un coup. Elle n’était pas douée en équitation, elle avait une nouille plutôt jolie mais avec le nom le plus stupide des Royaumes !
Soit ! Elle prit quelques minutes pour faire connaissance avec la bête. Lui flatta l’encolure en lui parlant de sa jolie crinière et de ses belles couleurs…Puis elle passa les rennes par-dessus son encolure, jeta un coup d’œil aux portes de Toulon. Un sourire. Puis elle se mit en marche en tirant Pimpin derrière elle.

Toulonnais débarqué Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 31/03/2009

Première quinzaine de mars: Le grand départ:

De sa cité de Bèsiers, en Languedoc, Pèire surplombe les bourgs entourant la cathédrale.
Du haut de ses 20 ans, les âges semblent avoir marqué son physique. Des épaules fortes, une beauté saisissante mais si peu de confiance en soi.

Ici, on ne le considère pas, ce n'est que le fils du maire et rien de plus. La population ne semble pas reconnaitre en lui une personne respectable et cela l'agace.
Même son père, Bertrand de la Magne ne voit en Pèire qu'un obstacle.

C'en est trop! se dit-il. Au matin de ce 12 mars 1457, il prend son baluchon dans lequel il a glissé quelques affaires et quelques pains, fauchés dans les cuisines du château de son père.

Le voici en route pour Monpelhier sur son beau cheval venu d'Asie. Le pur sang d'un noir de jais file au galop à travers les paysages méditerranéens du Languedoc.

Au 13 mars, il passe la nuit dans la capitale, laisse quelques sous à ce voleur de tavernier puis reprend son chemin.
Son but est clair, partir du Languedoc pour retrouver la province de Genoa.

Ainsi, le voilà parti, fuyant ce désamour paternel et cette ville qui le rejette.
Par la suite, il traverse Nîmes puis Uzès jusqu'au contour du comté de Provence.

Là, il est arrêté par des douaniers locaux qui lui demande son laisser passer. Ne s'étant point embêter avec de pareilles formalités administratives, il force le passage. Les hommes de main le prenant en chasse, il tenta de les semer en s'enfonçant dans une forêt épaisse.
Le manque de clarté et la méconnaissance du terrain fait rebrousser chemin à ses assaillants. Mais lui, inconscient s'enlise dans cette immensité de verdure. Sa monture prend peur lorsque des bruits peu rassurants font surface. Se cabrant, le pur sang laisse tomber son maitre et part au galop le laissant un temps sur le sol.

Le choc violent fait qu'il ne sent plus son bras droit. Espérant être vite remis de sa blessure, il marche pendant plusieurs heures jusqu'à trouver les portes d'un monastère.

25 mars 1457: Le Mont Faron:

Épuisé par ces longues heures de marche, il s'écroule devant la grille.

Peu de temps après, un moine le voit, inconscient. Il appelle un autre moine et tous deux le portent jusqu'à une chambre. Là, ils lui prodiguent les premiers soins. Ils mettent son bras en écharpe autour d'un long tissu, noué à hauteur de sa nuque.

Cinq jours défilent et Pèire se remet peu à peu de sa douleur. Il aide même les moines pour les préparations de messes ainsi que les travaux dans les champs.
Ceci dit, son bras n'est pas totalement guéri et les moines lui conseillent de trouver repos dans une ville côtière dénommée Touloun.

Leur ayant offert la couche et le couvert, Pèire les remercia à leur offrant quelques écus dont il avait en sa possession.

Il prit de nouveau les routes, cette fois, seulement accompagné de bâton de pèlerin.

31 mars 1457: L'arrivée à Touloun:

Au soir du 31 mars de l'an de grâce 1457, Pèire franchit les murs de Touloun et prit la direction d'une auberge où il pourrait trouver gite et couvert...

Phoebus, nom que nul autre que lui connaissait, mit sa main crasseuse au-dessus de ses yeux pour contempler le village qui se dressait devant lui, sans être gêné par le soleil.
Mouais... Pourquoi pas c'bled...
Le Pouilleux reprit sa marche en direction de Touloun, non sans avoir craché sur le sol caillouteux.

Les portes de Toulon sont un peu délabrées.
Peu de monde passait désormais par là et elles avaient bien souffert de la guerre.

Je décidai de faire quelque chose pour ce lieu.
Allez ! quelques pierres, du ciment, un peu d'huile de coude et hop ! le tour est joué.
Content d'avoir contribué à rehausser un peu la gloire de Toulon.

Il manque quand même quelque chose à ces portes...
Ah oui, un peu de fantaisie ! Elles sont très dépouillées. C'est un endroit fonctionnel, certes mais qui pourrait être plus décoré. Peut-être qu'un sculpteur, un artiste ou un peintre viendra les embellir !

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