Correspondance

Farwen a reçu aujourd'hui un courrier inattendu, approté par un pigeon inconnu, même de la mamé.
Elle l'a d'ailleurs regardé d'un drôle d'air, et Farwen était sûre que si le temps des petits pois était venu, le pigeon ne serait jamais reparti.
Elle a longtemps regardé le courrier sans comprendre, et sans l'ouvrir.
Comme une peur au creux du ventre... si Flore écrit, est ce qu'il est arrivé quelques chose à Samuel?

Elle finit par ouvrir le pli reçu et lire :

Citation :: Forcalquier, le 6 mars 1458

Farwen,

Entre deux combats, je t'envoie ce courrier, trop tardif à mon goût.

Les nouvelles de Toulon me parviennent au compte-gouttes. La ville appartient à la coalition depuis plusieurs semaines.
Je fais partie des personnes qui luttent pour libérer la Provence du marquisat félon. Tout ce qui se passe est dû à ce gouvernement tyrannique, construit sur base d'une violation du serment d'allégeance à Sa Majesté l'Empereur Long John Silver.
Je ne vais pas insister sur ce point, ce n'est pas le but de cette missive. Tu pourras me poser les questions que tu veux, évidemment.
Je sais ce que signifie le mot « liberté » et jamais je n'obligerai qui que ce soit à se rallier à mes opinions.

Je tenais à te dire que je vais bien. Samuel, malheureusement, a été blessé dans l'assaut sur Aix du mardi 2 mars. Ne t'inquiète pas, il est hors de danger.
Comment va Alexandre ? Il grandit dans de drôles circonstances. Pourtant, même si c'est difficile à croire, la Provence post-marquisat sera profitable pour tous.
Un comté réellement libre sans menaces constantes de guerre. L'Empire laisse toujours de grandes latitudes de gestion à ses entités et surtout, la Provence ne portera plus la marque de la félonnie vis à vis de l'extérieur.

Le plus grave aujourd'hui, hormis les morts et blessés graves, c'est que l'économie s'effondre. Est-ce que les toulonnais trouvent encore de quoi se nourrir ?

J'espère que nous nous reverrons rapidement. Prends soin de toi et du petit !

Flore de Lendelin

Elle a fini par ouvrir le pli reçu et lire... puis elle repose le parchemin, le regard un peu flou et les pensées tumultueuses... cette guerre va-t-elle la séparer de Flore? de Samuel? elle a des papillons dans le ventre et l'étrange impression que son châle l'étouffe à cette idée.

Farwen sait ce qu'une telle lettre a dû coûter en efforts à sa rédactrice. Elle ne peut rester sans réponse.

Citation :: Toulon le 9 Mars 1458

Flore, ma copine poutreuse, ma CaMée préférée...

Que puis je te dire d'autre que merci?
Quelles qu'aient été tes intentions ou tes difficultés à l'écriture de ta lettre, sache qu'elle a provoqué chez moi joies et inquiétudes, et surtout une incroyable sensation de manque.
La guerre une fois finie, seront toujours ensemble pour partager quelques chopines en taverne? Je ne saurais l'affirmer mais je l'espère de tout coeur!

Je n'ai pas envie de parler avec toi de politique, de guerre, de trahison, de manoeuvres ou de manipulations. Toi comme moi les vivons au quotidien, et le but de cette lettre n 'est pas d'alourdir la peine de l'autre, mais bien de tenter de l'alléger.

Un mot quand même, rassure moi encore sur l'état de Samuel... et si tu le vois, transmets lui je t'en prie mes plus affectueuses pensées.

Sachez également que j'ai gardé avec moi la mamé envoyée par ses soins... Sans elle, que serais-je devenue? Maire légitime et mère en apprentissage, puis maire destituée et résistante et mère trop absente, elle parcourt le caillou à la recherche d'herbes, plantes, baies et racines, elle fait des tisanes presque magiques et des soupes succulentes - tu en parleras à Doch, une fois toute cette folie passée - et elle s'occupe d'Alex avec une attention sans faille. Tu le verrais machouiller allègrement sa branche de thym... tu vas adorer ce petit bout d'homme! sauf quand il dort, il ronfle avec une puissance étonnante, c'est un peu surprenant au début, et puis la fatigue aidant on s'habitue.

Quant à Toulon et aux toulonnais... le marché officiel est vide mais le marché parallèle fonctionne à peu près, tu connais ça.
Et les toulonnais.. je reste leur maire légitime, puisque choisie par les urnes et pas imposée par les armes. Mais la situation est... difficile... mais j'imagine que tu sais tout ça par ailleurs.

Prends soin de toi en attendant que des temps plus heureux reviennent,
Je t'embrasse,

Florence dou Paradou

le 19 mars 1458

courrier envoyé à Miladyw :

Citation :: Bonjour Mila,

un mot rapide de chez moi, où la mamé tente de soigner de vilaines blessures.
oui, il y a eu lutte cette nuit et j'en ai fait les frais!
l'armée française est maintenant aux portes de la ville, l'armée catalane ayant été repoussée jusqu'au gros carrefour entre Toulon et Marseille.

19 rescapés :
- Destraler
- Pepet
- Cortsenc
- Eavan
- Elsas
- Shadoo
- Toupas
- Oxalys
- Pedro.
- Lylyth
- Uri
- Agadir
- Marianus
- Copernicus
- Actarius
- Sabater
- Rocabertí
- Virtuellevinou
- Galceran_de_pinós

et puis Bourguignon qui commandait l'armée française a dû prendre dec oups lui aussi - et pas seulement me coller une volée de coups de bâtons, parce que ce matin on entend un autre nom dans les ruelles de Toulon, de ce que m'en a dit la mamé : une certiane Virtuellevinou.

voilà pour ce matin, je en serai pas très efficace les jours à venir, mais j'ai confiance dans les talents de la mamé. elle est en train de faire bouillir un emplâtre de sa composition, entre vert et marron, et particulièrement nauséabond!

je te souhaite bon courage et j'espère que tout va bien pour vous,
amicalement,
Farwen.

ben maintenant il va lui falloir écrire à Doch, hein... mais d'abord, d'abord...
Farwen ne réflechit pas une minute de plus, la tisane de la mamé commence à faire effet, elle s'endort...

Deux jours sont passés.
Deux jours pas vraiment agréables d'ailleurs.
Certes Farwen est chez elle, au chaud, en compagnie d'Alex, sauvé et la mamé.
Sauf qu'elle ne pête pas vraiment la forme, la maire entrée en résistance.

Elle a l'épaule gauche bandée, encore bien bien douloureuse, malgré les emplâtres de la mamé, laquelle a montré une force insoupçonnée en la lui remettant en place. en venant la chercher sur le champ de bataille aussi d'ailleurs. un coup de la buse, forcément.

Elle a des bleus, des écchymoses, des écorchures de la tête aux pieds. Le gourdin n'a pas épargné un cm² de son corps...
Elle a écrit à Mila de suite, pour que la bataille et son inaptitude soient connues du CC. Mais elle n'a prévenu personne d'autre.

Mais là... là elle ne peut plus y échapper. Il lui faut prévenir sa cousine, et le père d'Alex. Alors avec des grimaces de douleur elle prend parchemin et plume, et écrit.

Citation :: Délia ma cousine chérie,

j'espère que tu te portes bien et qu'Aristote n'a pas failli dans sa protection de ta personne. je l'ai menacé de ne plus lui adresser la parole si tu me revenais avec un cheveu froissé!
ici tout va à peu près bien.
Alex est toujours aussi beau, Sauvé toujours en admiration devant la mamé et ses plantes, et la mamé elle-même toujours aussi locace.
sauf qu'elle ne montre plus son chicot de sourire, et m'en veut beaucoup.

pour comprendre, il me faut t'expliquer.
il y a eu quelques échauffourées ces derniers temps.
et puis une grande bataille il y a 2 nuits, pendant laquelle j'ai été blessée.
non, ne t'inquiete pas, ce n'est PAS grave.
mais ça fait travailler la mamé : elle m'a remis l'épaule en place, elle colle des emplâtres nauséabonds sur mes écchymoses, elle nettoie et bande mes plaies... et elle ronchonne en m'entendant rouspéter!

mais ne t'en fais pas, je serai vite sur pieds!
je t'attends donc ici ma belle, dès que tu le pourras,
je t'embrasse,
Flo.

allez hop, que la buse trouve ma Doch!

second parchemin, plus difficile à écrire, toujours.

Citation :: Très cher Samuel,

je vous écris pour que la nouvelle ne vous parvienne pas par des voies détournées, et pour que vous ne vous inquiétez pas inutilement : oui j'ai été blessée en tentant d'empêcher l'armée française de sortir de Toulon, mais non ce n'est pas très grave. ça donne juste du travail à la mamé qui me soigne avec attention mais en gromellant.

Alex va bien, et je déplore qu'aucun d'entre vous, vous surtout, évidemment, ne l'ayez encore vu!
Et je regrette de ne pouvoir accueillir vos nouveaux amis avec vous, de ne plus parler soule avec Flore, de ne plus parler commerce avec vous, de ne pas vous voir tout simplement.

je vous embrasse tous amicalement, Flore chaleureusement et vous tendrement.
qu'Aristote vous protège,

Florence dou Paradou

Toulonnais bien ancré Nombre de messages : 272 Date d'inscription : 26/04/2009

Rase campagne entre Aix et Forcalquier, entre deux sessions courants d’air.
Une buse bien connue maintenant, qui passe, repasse au dessus du campement de l’armée, avant de venir prendre place sur son bras tendu et ganté.
De sa main restée libre, elle décroche le parchemin fixé à sa patte, libère l’oiseau qui file se poser sur une branche, avant de commencer sa lecture.
Elle lit la baronne, elle lit… et s’assombrit à mesure qu’elle progresse à travers les lignes.
Réflexion, quelques secondes, avant de sortir sa propre plume et d’y rédiger une réponse.

Citation :: Ma chère cousine,

Tu m’écris que tu es blessée et que je ne dois pas m’inquiéter ?
Hum, sur cette question, je donne raison à la Mamé et moi aussi je râle. Toute seule devant ta lettre, mais je râle quand même.
A ce propos d’ailleurs : Arrête donc de rouspéter quand elle souhaite t’aider tu veux ? Sinon… sinon… bah… je ne sais pas, mais enfin, voilà. Je trouverai bien quoi d’ici que je revienne à Toulon, compte sur moi.

Quant à moi, je vais bien et mes cheveux aussi. Cheveux non froissés, je te rassure, simplement visités par quelques brins d’herbe, résultat des nuits passées en rase campagne avec l’armée.
Et je continue toujours autant à jouer les courants d’air, chose que tu aurais du faire d’ailleurs.

Toulon, Toulon Toulon… J’y repasserai dès que possible évidemment, mon dernier passage a eu un goût… de trop peu. Il en reste cependant la saveur d’une soupe excellente, tout comme la soirée associée.

Sur cette dernière note, nostalgique mais heureuse, je t’embrasse, ainsi qu’Alex et toute la maisonnée.
Et pour finir… surtout, prend soin de toi et ne rouspète pas trop sur la Mamé, veux tu?
Délia

PS : si tu veux bien remettre le second pli à la Mamé de ma part?

Cette lettre ci finie, relue et pliée, elle sortit un deuxième parchemin et y porta quelques lignes.

Citation :: Mamé,

Je viens de recevoir une lettre de Flo où elle me raconte les derniers événements.

Merci.

Délia

Les noms des deux destinatrices inscrits sur les lettres respectives, elle releva le bras pour rappeler la buse, afin de lui confier ses deux réponses pour Toulon.

un autre courrier reçu :

Citation :: Expéditeur : Dahut
Date d'envoi : 2010-03-22 14:37:17

Chere Florence

J'ai passé votre pensée aupres de ma cousine qui en a attrapée un sourire. Je vous en remercie.

Je vous remercie d'avoir pensé a m'ecrire la mauvaise nouvelle venue.

Par contre sachez ma colere de vous savoir prendre les armes dans ce conflit ou vous devriez rester neutre.
J'espere que vous ne souffrez pas trop. Mais promettez moi de réfléchir a cela. Vous n'avez pas rôle d'endosser la conservation des titres d'Hersende. Car c'est de cela qu'il s'agit. Un fois destituer la guerre cessera.

Quoiqu'il en soit j'ai hate de pouvoir voir notre fils. Je l'imagine souvent. J'ai loisir de pouvoir rêvasser depuis quelques temps car je dois encore passer mes journée tout comme vous sur ce lit de dispensaire.

La famille se porte bien d'en l'ensemble et se bat avec bravoure et clairvoyance. Je suis un homme fier en ce jours.

Je travaille sur nombre d'autres projets... Nous en parleront si vous désirez vous y joindre et voyager.

Je désire ardament vous revoir, je ne vous le cache pas.

Affectueusement

Samuel A. de trévière

elle en rougirait presque!
mais de colère un peu quand même : comment pourrait elle laisser sa ville aux français sans rien faire?

Toulonnais bien ancré Nombre de messages : 272 Date d'inscription : 26/04/2009

Nuits agitées, enfin un peu de calme... et temps de ressortir plumes et parchemins pour tracer quelques lignes.

Citation :: Ma chère cousine,

Un petit mot, cette fois non plus écrit depuis les chemins provençaux, mais tranquillement attablée dans une taverne forcalquiérenne.
En effet, après plusieurs jours de combats acharnés, nous avons enfin réussi à défaire les deux armées françaises qui nous faisaient face et à prendre pied dans la ville. Il y a eu des morts, des blessés évidemment. Mais je te rassure, je vais toujours bien et n'ai rien. Quelque peu fatiguée peut-être, mais rien de plus. Je ne saurai pas non plus te dire ce qu'il en est de Flore, ne l'ayant pas croisée cette nuit mais, il ne me semble pas l'avoir apperçue dans les rangs des blessés. Ni au bout de mon épée, ça, j'en suis sure.

Mais, mon courrier a également un autre objet... Une amie, française, m'a contacté et m'a fait savoir qu'elle comptait passer par Toulon prochainement avant de poursuivre sa route. Or, ses réserves de nourriture sont au plus bas. Je sais que Toulon manque de tout, mais, accepterais tu pour moi de lui ouvrir les portes de la taverne municipale?

Je t'embrasse et espère que tu te remets bien depuis l'autre jour, sans trop ronchonner sur la Mamé.

Délia

Relecture rapide, et se diriger vers le pigeonnier louer les services d'un de ces bien utiles volatiles, étant donné que pour une fois, il n'y avait pas la buse non loin.

elle a enfin trouvé quelques minutes pour répondre à Samuel, confortablement installée au coin du feu, une tisane à la main et un oeil sur Alex qui tente une avancée à 4 pattes.

Citation :: Samuel,

Si je peux comprendre votre courroux de me voir engagée dans cette guerre dans un camp qui n’est pas le votre, tentez de comprendre ma position : pensiez vous vraiment que j’allais rester inactive en voyant mon cher Toulon occupé ? Que je n’allais pas prendre part à sa libération ?
Je ne suis pas devenue femme de guerre, les événements l’ont bien montré, mais j’aurais perdu tout honneur et toute fierté si je n’avais rien fait. Et m’aimeriez-vous sans volonté propre, simplement portée par les vents et les courants ?

Ceci dit j’admets n’avoir pas eu la meilleure des idées en me dressant face à ce géant français, persuadée qu’un gourdin aussi bien manié soit-il ne pourrait rien faire contre une épée même mal utilisée. Entre vous et moi, je m’en tiendrai désormais à la rame, j’y suis bien plus habile !

Comme vous vous en doutez la mamé s’est occupée de me remettre sur pied, non sans me démontrer un courroux sensiblement égal au votre, sans souci aucun pour mon orgueil blessé, lui aussi. J’entends encore les pots posés sans ménagement sur la table, les herbes malmenées et des sortes de grognements à mon encontre alors qu’elle est toute attention pour Alex et Sauvé.

Ici la situation a bien failli s’éclaircir il y a quelques jours, quand les armées provençales et catalanes ont repoussé l’armée française. Toulon est pourtant restée ville franche, et je suis à nouveau maire – par les urnes - d’une ville isolée du comté, du marquisat, de l’empire, et de toute autorité susceptible de nous apporter une aide quelconque.

Je ne sais pas quand je reverrai le sourire de Flore, vous me manquez, et Alex ne connaît encore ni son père ni sa chambre chez vous. Cette guerre ne finira-t-elle donc jamais ?

Qu’Aristote vous garde tous et nous permette de nous retrouver loin de cette guerre et des ravages matériels et humains qui lui sont inéluctablement liés.

Avec tout notre amour,
Alex et Florence.

une autre lettre, quelques jours plus tard... un jour de pluie ou de vent, un jour sans courage...

Citation :: Délia ma très chère cousine,

Arrivée et repartie en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, pas même le temps de nous voir cette fois, la guerre est décidément bien cruelle !

Tu me laisses cette fois à nouveau maire par les urnes d’une ville toujours pas provençale, coupée de ses racines et de toute possibilité d’échanges commerciaux. Le seul avantage, c’est que coupée du Comté, je ne vois pas la nécessité de payer des impôts, donc pas non plus d’en prélever. Yueel devrait m’arracher les yeux pour le moins, la tête entière probablement, quand je lui dirai ça… et Richelieu qui me réclame des arriérés d’il y a 2 mois… comment leur expliquer que la ville est exsangue ? vide de toute activité ? vidée aussi des travailleurs partis guerroyer ?
Mila et Yu sont les deux seuls membres – plus ou moins – du CC qui daignent encore communiquer avec nous, avec moi. Sommes-nous devenus impurs ? inexistants ? inutiles ?
Je n’ai jamais été très politique, tu le sais, mais comment comprendre avec ce type d’exemple ? Pauvre Funny qui tente de me convaincre de vous rejoindre… pourquoi faire ?
Un jour viendra, rapidement je pense, où je déciderai que le poste de maire de Toulon doit passer à quelqu’un qui s’investira plus et mieux que moi. Ce jour là si j’ai du courage je me lancerai peut être avec vous dans une aventure comtale. Peut être. Ou pas. Ceux d’entre vous qui s’y sont frottés et ont essayé de vraiment faire avancer les choses en sont revenus déçus. Le serai-je ? Le jeu en vaut il vraiment la chandelle ?

Tu me lis là songeuse et un brin résignée, ne t’en fais pas, les gazouillis d’Alex et les tisanes à la menthe de la mamé me feront bien vite redresser la tête.
Tu me manques, ma très chère Doch !

A très bientôt j’espère. Qu’Aristote veille sur toi,
Flo.

elle ne se relit pas. elle ferme et cachète, vite vite, pour ne pas être tentée de déchirer... et donne à la buse qui sait très bien à qui le courrier est destiné!

Toulonnais bien ancré Nombre de messages : 272 Date d'inscription : 26/04/2009

Un jour à Aix, trompant l’attente… Une buse, bien connue désormais, qui se pose soudain sur son épaule, porteuse d’une lettre.
Elle sourit légèrement et la décroche, prête à la lire.

Avant de rester songeuse devant ce ton inhabituel à sa cousine, d’ordinaire si battante. Songeuse toujours, elle se dirige vers sa demeure, lettre en main, réfléchissant déjà à sa réponse.
S’asseoir, attraper parchemin et plume, et commencer à rédiger.

Citation :: Flo, Flo, Flo…

Crois tu donc que si j’étais passée sur Toulon, je ne serai pas passée te voir, même brièvement ?
Malheureusement, même ça, je n’ai pas pu le faire. Suite à une extrême fatigue, les médecins m’ont renvoyée sur Brignoles pour y prendre quelques jours de repos. J’ai du rebrousser chemin avant Toulon… et crois bien que je regrette de n’avoir pu venir.
Vous revoir, redonner à la ville le statut officiel de ville provençale en plus de celui du cœur…

Tu te demandes à quoi bon la politique… Mais tu sais, tout n’est pas à jeter dans un cc, on en garde de bons souvenirs, des amitiés… Et puis, même si on peut en sortir déçu, on finit par y retourner, parce qu’on se dit que c’est, finalement, le meilleur moyen de tenter de faire bouger les choses, de donner un grand coup de pied dans tout ça. Et, pourquoi pas, si possible, de donner au passage une toujours meilleure image de la Provence, de ses dirigeants, et de ses habitants surtout, que ce qu’elle peut être le moment donné. Avoir un conseil qui se bouge, avec de vrais projets, je crois que c’est encore possible. Ou alors… autant mettre la clé sous la porte. Et ça, je n’en n’ai pas envie, non, pas encore.

Enfin, j’arrête là mon laïus, je n’irai pas comme Funny te pousser absolument à te jeter dans la fosse, parce que oui, parfois tout de même, c’est bien à ça que ça ressemble. Si un jour tu en as l’envie… Je te fais confiance et te connais, tu le feras, et bien. Si non, et bien… on s’en accommodera, et ça ne nous laissera que plus de temps pour discuter tranquillement autour d’un verre d’enfants, rames et autres.

Oui parce que ça… j’y compte bien et un jour, si si, tu risques de me voir à nouveau débarquer sans prévenir.

Esquisse donc un sourire ma cousine, ils te vont tellement mieux que cet air songeur, cette mine fatiguée qui se devinent dans ton courrier.

En t’embrassant bien fort,
Délia

Rouler le tout, rappeler la buse d’un geste de la main, et lui confier sa réponse, à destination du n°24 et de son occupante.

courrier reçu de bon matin, porté par un pigeon matinal, et qui laisse Farwen immobile, désemparée, et infiniment triste

Citation :: Expéditeur : Deminerve
Date d'envoi : 2010-04-09 00:13:09

Bonsoir Farwen,

allons-y vite, en ligne droite. Puis-je te voir rapidement pour rendre tout ce qui appartient à la mairie et donc pouvoir régler mes comptes et faire mes valises?

Je m'en vais, où? aucune idée. Là où une paroisse aura besoin d'un sacristain absent, pas capable de préparer des messes. Je te laisse donc également la place de tribun que j'"occupais" bravement par ma "présence". On me l'a déjà assez reproché, je n'ai jamais été là quand il le fallait ça ne sert à rien que je reste trop longtemps.

Ce n'est pas vraiment un pigeon de détresse, je ne suis pas encore parti. Ma décision peut encore changer mais je ne t'écris donc pas spécialement pour me retenir à Toulon. Je ne t'oblige pas à me répondre sauf en ce qui concerne le rendez-vous que je puisse retourner dans l'ombre complète et totale. Je te défends par contre de dire que j'ai permis à la ville de gagner quelques écus avec le poisson en l' (me l') achetant (vraiment) pas cher, ni que j'ai protégé des denrées. Ne viens pas gâcher l'image que les autres ont de moi, s'il te plait. Ce sera la seule chose que je te demanderai vraiment.

Et après tout, ne suis-je pas le vassal de la vraie Comtesse de Carpentras?

Amicialement, bien à toi, porte toi bien, amitiés, cordialement, mes sentiments les plus sincères et blablablabla, qu'Aristote et sa vraie Eglise te garde et tout le tralalala,
Demi

un second pigeon suit, tout aussi déprimant

Citation :: Expéditeur : Deminerve
Date d'envoi : 2010-04-09 00:27:58

Bonsoir Farwen,

je me suis rendu compte que je ne t'avais pas encore, assez, exprimé mes remerciements pour ce que tu avais fait pour moi. Tu fus la première à croire en moi à mon premier retour.
Tu m'a proposé d'être tribun, tu as convaincu Spada (si tu la voies, tu pourrais la remercier pour moi?), j'avais un peu accepté pour redevenir quelqu'un mais très vite, je crois deux jours après, mes motivations ont assez rapidement changées car ce "poste" est vraiment exeptionnel et ça restera une de mes meilleures expériences à Toulon.
Vinrent ensuite les transactions pour protéger la mairie où tu m'as encore prouvé ta confiance. Le poisson et caetera.
Même pendant ma nouvelle absence à un moment critique, j'ai eu l'impression à mon retour que tu me comptais toujours dans les rangs des personnes sur qui on pouvait compter. J'ai même été fortement surpris de voir qu'une MeSaNge m'avait laissé des nouvelles. Même si tu as certainement pu t'inquiéter pour les ressources que je gardais, je n'ai rien vu à ce niveau.

Pour tout cela, un grand merci. Les personnes ayant fait autant pour moi en Provence sont vraiment peu nombreuses...

Je ne fais pas par quoi finir ma lettre, ton ami Demi?

Farwen soupire.... écrire une réponse sera aussi difficile que de lire cette sorte de testament, traces d'un ami cher dont elle n'imaginait simplement pas le départ...

Toulon, le matin du 18 Juin 1458 – au petit matin, de retour de la plage

De retour de sa promenade soudaine sur la plage, au lieu de se glisser entre les draps, Farwen se sent prise de courage et s’installe – avec sa tisane – sur la table devant le feu qu’elle a ravivé en rentrant, avec parchemins et plumes, encre et grattoir.

Elle doit une réponse depuis fort longtemps, et ne savait pas jusque là comment s’y prendre. Elle ne sait toujours pas mais là elle est décidée.

Hmmmm cher Samuel, murmure-t-elle en écrivant

Citation :: Toulon, le vendredi 18 Juin 1458

Cher Samuel,

Le temps passe mais je ne vous oublie pas.
Votre dernière lettre était trop dure pour que je ne prenne pas le temps de la réflexion avant de vous répondre. Si je comprends votre position, tachez de comprendre la mienne : c’était MA ville ! Si je ne l’avais pas ardemment défendue, m’aimeriez vous toujours ?
Je ne sais où vous êtes aujourd’hui, loin de cette Provence ingrate à qui vous avez tant donné probablement. Je vous espère heureux avec Flore et Istanga, Enored pour vous garder et Khali pour vous aimer – ou peut-être est-ce l’inverse ?
J’espère également pouvoir vous visiter un jour, quel que soit votre nouveau lieu de résidence, et vous présenter Alex, si vous le voulez encore.

Ici les choses redeviennent ce qu’elles ont toujours été, en apparence pour le moins. Les vraies rancœurs ne se montrent jamais, les faux semblants règnent toujours en maitres, et les meilleures volontés se découragent parfois.

Une bonne nouvelle toutefois : ma très chère cousine Délia est venue s’installer à Toulon, et a décidé de me montrer un peu du pays. Nous sommes donc allées passer un week-end à Marseille où j’ai rencontré un couple extraordinaire qui en dehors de toute opinion politique vous plairait beaucoup, je pense. A moins que vous ne les connaissiez déjà d’ailleurs : dame Vero et messire Iskander, tous deux poètes dans l’âme, sensibles et prévenants, joueurs et accueillants !
Nous devrions y retourner, mais quitter Toulon me reste d’autant plus difficile que j’ai repris mes anciennes fonctions de tribun, M@rco ayant démissionné du CM pour que son inimitié avec frere_loup (anciennement don_camillo, si vous vous en souvenez) n’entache pas le travail accompli par ledit CM. Probablement une belle action, mais il nous manque réellement, sachant par ailleurs que frere_loup a depuis disparu corps et biens !

Je vous écris en rentrant de ronde, au petit matin, et je vois le soleil qui se lève. La mamé est toujours là et ne va pas tarder à suivre le soleil.
Qu’Aristote vous garde, mon ami, vous et votre maisonnée, où que vous soyez.
Avec tout notre amour,

Alex et Farwen, Sauvé et la mamé.

Farwen sourit en signant pour eux quatre. Elle espère que Samuel en fera autant.
Un pigeon longue distance, et hop ! voilà le courrier parti !
Elle entend du bruit, la mamé se lève… tant pis pour sa nuit de sommeil, elle fera la sieste avec Alex avant d’aller au moulin…