Touloun la Magnifique
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Touloun la Magnifique


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 Une brouille

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Paquita2
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MessageSujet: Une brouille   Une brouille Icon_minitimeMer 24 Juin - 19:13

Un rayon de soleil s'insinua entre les tuiles du moulin et teinta l'espace. Des poussières d'or poudroyèrent, en suspension.
Le sillon étincelant s'aventura jusqu'à un coin sombre, caressa un mollet, frôla une hanche, contourna un ventre alourdi. Il s'attarda sur le bras rond, la gorge, l'arête du menton.
Paquita ouvrit les yeux. Observant le lieu, elle prit un instant avant d'autoriser ses souvenirs à affluer.
Puis, elle revit Tancrel pénétrer dans la taverne où elle rangeait des plats. Elle revit Tancrel vociférer à son encontre des propos incohérents, la bouche déformée par la haine, les yeux étincelants... Elle revit Tancrel fracasser au sol les plats qu'elle tenait . Elle revit Tancrel balayer d'un geste les étagères. Elle revit Tancrel renverser les chaises. Elle revit Tancrel renverser les tonneaux qui se mettaient à rouler en une course ivre. Elle revit Tancrel partir en claquant la porte, la laissant dans un silence épais et pesant.
Elle se revit redressant les chaises, reposant les étagères contre les murs, jetant les plats et les bocaux cassés, lavant et rangeant ceux qui avaient échappé au carnage. Elle se revit nettoyer le sol à grande eau. Elle se revit tentant de relever les tonneaux...
Elle avait ressenti à cet instant un aiguillon qui l'avait déchirée. Etourdie, elle s'était arrêtée tandis qu'un long sillon électrique lui zébrait le ventre.
Tout d'abord interdite, elle s'était redressée, se tenant au mur pour éviter à sa tête de tourner.
Quand la douleur aiguë se fut transformée en une compagne sourde, elle était allée voir Tancrel qui se saoulait seul dans une taverne proche. Elle lui faisait ses adieux lorsque la douleur l'avait obligée à se taire, le visage blême, les narines pincées.
Tancrel, immédiatement, l'avait soutenue. Il l'avait fait asseoir. Puis, il était allé chercher une carriole pour la ramener au moulin. Avec mille précautions, il l'avait aidée à se lever, à sortir puis à s'installer sur le banc de la charrette. Il avait passé un bras dans son dos, la calant contre lui puis, empoignant les rênes, ils étaient partis.
Epuisée, Paquita, bercée, n'avait pas tardé à s'endormir contre sa chemise qui sentait bon le pain...
Se redressant, elle s'aperçut que la couverture avait glissé. Elle fut perplexe... Cette couverture, c'était celle dont elle avait couvert Tancrel avant de le laisser rentrer seul d'Italie. Se retournant, elle découvrit un coussin qui venait de sa maison, mais qu'elle n'avait jamais amené ici. Les sacs sur lesquels elle avait dormi étaient soigneusement empilés en un épais matelas bien loin du tas informe sur lequel elle se jetait chaque soir, éreintée en pleurant.
Non loin de là, les épingles de ses cheveux étaient rangées sur le sol...
Se levant, elle fit quelques pas précautionneux, s'approchant des sacs de farine amassés près de la porte, elle découvrit qu'il en manquait. A leur place, une coupelle de bois où reposaient quelques écus. Elle les compta et fronça les sourcils. Tancrel lui avait laissé là bien plus qu'elle ne lui demandait d'habitude. Elle s'apprêtait à lui renvoyer le trop perçu lorsqu'elle comprit qu'il voulait, par là, participer aux frais qu'elle aurait à la naissance de leur enfant .
Celui-ci choisit ce moment pour se retourner en elle. La douleur aiguë qu'elle ressentit fit écho au bonheur qu'elle eut de le savoir en vie.
Sur la meule à l'arrêt, un message reposait . Elle le saisit, les doigts tremblants.

Quand le coeur devient sombre
les paroles sont amères
Quand elles sortent du nombre
mieux vaut les retenir
Quand est finie la ronde
Que les mains se desserrent
Il n'y a plus rien à répondre
Il n'y a plus rien à dire

Quand le coeur devient sombre
les paroles sont amères
Il n'y a rien à répondre
Il n'y a plus rien à dire
Quand la veille est trop longue
On s'endort sur les pierres
Le chant triste du monde
berce nos souvenirs
Quand vient l'heure où retombe
le nez au fond du verre
Il n'y a rien à répondre
il n'y a plus rien à dire

Quand les berges s'effondrent
il n'y a plus de rivière
Les imbéciles se trompent
et les autres font pire
Un jour le feu vous ronge
un jour le coeur vous serre
Il n'y a rien à répondre
il n'y a plus rien à dire

Pardonne mes accès de colère....


Paquita referma le billet et resta songeuse. Elle qui avait décidé la veille de s'en aller, se rendait bien compte qu'elle n'était pas en état de le faire. Dans le même temps, elle voyait bien la souffrance de Tancrel et savait que des rencontres fortuites ne pouvaient que la faire empirer. Le dilemme la poignait, la laissant interdite lorsqu'une forme s'encadra dans l'huis et obscurcit la pièce.


Dernière édition par Paquita2 le Lun 29 Juin - 23:40, édité 1 fois
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Paquita2
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MessageSujet: Re: Une brouille   Une brouille Icon_minitimeSam 27 Juin - 16:16

Paquita eut un mouvement de recul. L'effroi qu'elle ressentit la paralysa.
Un vent glacé l'enveloppa et elle se mit à frissonner en mouvements incontrôlés.
L'homme fit un pas à l'intérieur et sa voix joyeuse et amicale tinta aux oreilles de la jeune fille figée.
Paquita ? Vous sommes de retour ! Nous avons fait vite !
Paquita dut s'appuyer au mur tant elle était soulagée.
La voix de Juan, toujours chaleureuse la soulagea.
Celui-ci s'aperçut du trouble de sa soeur et la soutint pour la faire asseoir sur les sacs de farine près de l'entrée.
Bientôt, Samo et Ghaniallia entrèrent à leur tour.
Les deux gitans enlacèrent Paquita puis se reculant d'un pas l'observèrent.
Ils échangèrent un regard inquiet. Paquita avait une mine épouvantable. Des cernes bistres mangeaient ses joues et ses yeux enflés montraient assez qu'elle avait pleuré.
Le regard de Samo s'assombrit et son visage devint hermétique
Ghanialllia détailla attentivement Paquita, elle nota les changements autour de la taille, le ventre juste arrondi losque Paquita les avait quittés près d'Albenga était maintenant prohéminent.
Son teint pâle dénotait une fatigue alarmante. Elle se porta près de sa fille et la pria de retourner s'allonger. Juan saisit sa soeur par un bras et l'aida à se recoucher. Paquita se laissa faire sans broncher.
La frayeur qu'elle avait ressentie l'avait vidée de toute énergie.
Puis Samo et Juan sortirent dételer les chevaux. Ghaniallia s'activa allant puiser de l'eau, préparant du bouillon...
Pendant que l'eau chauffait, elle examina mieux Paquita, palpant son ventre d'un air soucieux. Quand elle frôla la blessure que Paquita s'était fait la veille, un long sillondouloureux hérissa l'épiderme et Paquita gémit, Ghaniallia se releva lentement, l'air pensif et alla chercher des herbes qui séchaient suspendues dans des sachets de tissu à l'intérieur de la roulotte
Puisant de l'eau dans le chaudron d'eau frémissante, elle se mit à préparer de quoi soigner la jeune fille. Une fois de plus celle-ci la laissa fairesans protester.
Pendant ce temps, Juan, toujours alerte, avait ouvert les vannes du canal qui menait l'eau à la grand roue. La meule se mit en mouvement dans un bruit assourdissant.
Samo se chargea de verser le grain et les deux hommes s'occupèrent ainsi de faire fonctionner le moulin tandis que Paquita reprenait des forces.
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Paquita2
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MessageSujet: Re: Une brouille   Une brouille Icon_minitimeDim 28 Juin - 0:27

Toute la journée les deux hommes s'activèrent à la meule. Paquita depuis sa couche leur prodiguait des conseils. Ghaniallia, de son côté préparait leur installation sur les bords de l'eau. Aucun des amis de Paquita n'envisageait de dormir dans le moulin, n'ayant aucunement l'habitude d'avoir un autre toit que le ciel au dessus de la tête.
Durant l'après-midi, Juan relata à Paquita ce qu'ils avaient découvert près de Gênes.


A l'endroit où reposent ta mère et le frère de Samo, il y a une petite chapelle qui a été bâtie. On ne peut y entrer car elle est entre les murs d'un vaste domaine. Il parait que celui-ci appartient à un homme qui aurait fait sa fortune sur les mers. Nous l'avons guetté mais nous n'avons pu l'apercevoir. Cependant il a une nombreuse domesticité. Il est difficile de l'approcher, peut-être que toi... tu y arriverais.

Paquita resta un moment pensive.

Bien Juan ... la chapelle et le domaine ne vont pas s'envoler... Dès que mon enfant sera né, si j'en ai la force, j'irai là-bas.

Paquita se reposa encore longuement elle avait décidé dans la journée, de retourner à la maison dès le lendemain et de fermer celle-ci afin de la protéger de ceux qui pourraient avoir envie de se servir en meubles et autre vaisselle. Ce n'est pas qu'elle possédait beaucoup. Mais... cette maison, était imprégnée du souvenir de Tancrel et elle ne voulait pas que ceci soit abimé.
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MessageSujet: Re: Une brouille   Une brouille Icon_minitimeDim 28 Juin - 17:17

Le lendemain matin, reposée, Paquita , se baigna à la rivière et se vêtit de frais.
Puis elle s'en alla en flânant vers la ville, sa maison. Arrivée près des faubourgs, elle entendit les cloches sonner. Hâtant le pas, elle entra dans l'église en toute discrétion, s'assurant que Tancrel, occupé à préparer l'office ne pouvait l'apercevoir, elle glissa quelques écus dans le tronc des pauvres et se coula au dehors. Elle se dit qu'elle avait du temps. Arrivant près de la maison, son pas ralentit. Elle appréhendait le moment d'entrer.
Dès le vestibule, le parfum douloureux des souvenirs l'assaillit. Elle promena son regard sur les murs blanchis.
Elle caressa machinalement un coffre qu'elle affectionnait. La poussière teinta le bout de ses doigts. En soupirant, elle alla se saisir d'un chiffon et essuya soigneusement tous les meubles. La poussière mêlée à la cire blonde qu'elle y passait régulièrement aurait créé une croûte qui les aurait navrés. Cet ouvrage terminé, elle alla à l'armoire et en sortit les draps. Gardant ceux de toile fine à emporter pour son futur enfant, elle recouvrit les meubles de toile bise.
Elle pénétra enfin dans la chambre. Le sol était encore jonché de débris du lit, elle les saisit et les jeta dans l'âtre éteint et s'assit sur le banc où elle demeura prostrée un long moment.
Redescendant l'escalier elle pénétra dans la boulangerie déserte, puisque Tancrel officiait. Elle s'approcha du tamis à farine, elle effleura l'aimable pétrin qui sentait bon la pâte à pain. Les larmes lui vinrent aux yeux. Elle chérissait ce lieu où Tancrel travaillait.
Se détournant, elle remonta vers la maison, sortit dans le jardin.
La chaleur de l'été naissant était déjà présente malgré l'heure encore matinale.
Paquita s'approcha du figuier qu'elle aimait tant et frôla l'écorce de son doigt, y dessinant machinalement des volutes. Levant la tête, elle aperçut des figues mûres qui pendaient aux branches. Elle rentra dans la cuisine, décrochant au passage une grosse marmite qu'elle alla déposer près des draps qu'elle comptait emporter. On lui avait dit que l'eau bouillante est une condition essentielle de l'accouchement et l'inconfort du moulin lui faisait craindre quelques complications. Avec ce chaudron supplémentaire, Ghaniallia aurait sous la main, plus que le nécessaire. Puis Paquita alla chercher un panier et ressortit. Le calant contre sa hanche, elle entreprit de cueillir les figues mûres. Absorbée par sa besogne, elle ne s'aperçut pas que l'office était terminé et que dans les rues, les gens affluaient.
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Tancrel
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MessageSujet: Re: Une brouille   Une brouille Icon_minitimeSam 4 Juil - 18:55

Tancrel en avait terminé avec l'office, se depouillant de sa robe de bure, de son étole, il repensa à son sermon qu'il avait écrit la veille.
Ce dernier parlait d'amour, de pardon et lui...se disait il à cet instant : tu es capable d'aimer, mais tu n'es pas capable de le dire. Tu le prônes, tu le sermonne, mais tu ne le donnes pas.
Le pouvait'il? Non...oui...il hésitait.
Les idées se bouculaient, s'entrechoquaient et il en avait oublié de fermer à clef la sacristie. Il revenait machinalement à la maison de Paquita.
Le trajet n'était pas fini qu'il vit que la porte était ouverte. Il pressa le pas, de peur que d'etranges visiteurs viennent profiter pour dépouiller de ce qu'il restait de cette maison.

Il s'avança à pas de loup, se saisissa d'un bâton et continua son chemin..un pied devant l'autre, petit à petit tel un chat s'avançant devant sa proie.

Il arriva au perron et devina deux ombres. Il reconnu de suite Paquita mais il devina péniblement celle de ce gitan qui suivait Paquita.
A cet instant, Tancrel eut l'impression que son coeur allait s'arracher de son torse tellement qu'il batit fort.
Il sut que Christos l'avait amené et il comprit que le pardon devait être accordé. Il comprit à cet instant le mal qu'il avait pu faire à Paquita.

"B..B...Bon..Bonjour Paquita?..je peux t'aider"
Le gitan prit la poudre d'escampette comme il le faisait habituellement. Tancrel qui ne tenait pas plus que cela à la présence de cet homme étrange qui n'avait jamais révélé son nom, ni d'ailleurs sa voix.

Paquita faisait mine de n'avoir pas remarqué la présence de Tancrel. Cette situation compliqua ce que pouvait ressentir ce pauvre Tancrel, sentiment mêlé d'un amour qu'il n'arrivait plus à contenir, revenu subitement tel un torrent de montagne dévalant un jour d'orage. Mélange du désespoir, de la peur, d'avoir commis l'irréparable, que Paquita ne revienne jamais.

Tancrel abandonna son bâton sur le perron en l'adossant sur le mur de la bastide, il rentra dans la maison sombre.
"Pardonne moi Paquita.....Je t'en prie...la colère m'a aveuglé..."
Paquita s'arreta net et regarda Tancrel les yeux complètement écarquillés.
Tancrel ne put soutenir ce visage, lui qui se sentait tout penaud. Il enlaca et posa sa tete sur ses épaules
"Pardonne moi...je t'en prie Paqui..reste avec moi..si ce n'est qu'une heure.."
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MessageSujet: Re: Une brouille   Une brouille Icon_minitimeSam 4 Juil - 20:30

Paquita s'était figée au son de la voix de Tancrel.
Les yeux écarquillés, le souffle coupé, elle n'osait bouger. Ses mains laissèrent échapper le panier et les figues roulèrent à terre. Elle n'en avait cure. Elle regardait Tancrel qui approchait.
Elle le dévisagea brièvement, n'osant le regarder de manière insistante, mais elle avait eu le temps de voir ses yeux fiévreux bordés de cernes bistres, ses joues devenues pâles par le manque de sommeil, ses lèvres qui avaient pris un pli bien amer, ses mains qui tremblaient...
Elle fixa un lézard qui se dorait au soleil pour échapper à cette vision désespérante de celui qu'elle aimait. Elle en était à se dire qu'elle même n'était pas bien plus fraîche, lorsqu'il fit un pas vers elle et l'enlaça.
Elle se cabra de façon automatique mais le regretta aussitôt quand il posa son front contre son épaule. Les quelques mots qu'il prononça firent fondre la chape de glace qui enserrait son coeur depuis quelques jours et elle avança une main timide vers la nuque de Tancrel. Elle hésita un moment, la laissant en suspens dans l'air puis, doucement, elle la posa.
Autour d'eux, l'air vibrait de chaleur, les insectes bourdonnaient en un crépitement constant que rien ne semblait pouvoir endiguer.
Paquita appuya sa joue contre la tempe de Tancrel. Les larmes montèrent à ses yeux. Elle déglutit péniblement.
Oui, je veux bien rester une heure, lui jeta-t-elle dans un souffle.
Le prenant par la main, elle l'amena s'asseoir sur le banc de pierre à l'ombre de l'amandier.
Assis, les doigts enlacés, chacun regardait l'autre sans rien oser prononcer.
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MessageSujet: Re: Une brouille   Une brouille Icon_minitimeVen 17 Juil - 15:28

Le temps, comme à chaque fois que Tancrel et Paquita étaient ensemble, s'effilocha. Il se fit léger, les laissant profiter pleinement du plaisir douloureux de cette rencontre.
Paquita buvait le regard de Tancrel, en savourant chaque nuance. Elle y lut la frustration, la colère, le désespoir. Elle en détailla les ombres qui passaient rapidement comme des nuages chassés par le vent. La fièvre qui habitait le regard de Tancrel la fit tressaillir. Elle qui avait tant aimé voir l'éclat joyeux de ces prunelles malicieuses, mesurait à présent la douleur que cet homme ressentait. Si la beauté du regard de Tancrel était inchangée, il était cependant chargé maintenant d'une profondeur insondable qui lui donna le frisson.
Des mots, implorant un pardon, naquirent en son coeur, montèrent en elle et lui emplirent la bouche. Ils se heurtèrent au barrage de ses dents, de ses lèvres qu'elle garda serrées. Ces mots lui semblaient pauvres et dérisoires mesurés à l'amour qu'elle ressentait pour lui.
Les ombres au sol s'allongeaient déjà lorsqu'avec un soupir, elle laissa glisser ses mains hors de celles de Tancrel. Elle se leva lentement, le regardant toujours, se repaissant de cette image qui ne la quittait ni le jour, ni la nuit...
Lui tournant le dos, très droite, elle se dirigea vers la maison.
Il lui fallait à présent rentrer au moulin où, certainement, on allait s'inquiéter d'elle.
Sur le seuil de la maison, elle sentit une brûlure dans son cou, se retournant, elle vit que Tancrel la fixait toujours en silence.
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Tancrel
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MessageSujet: Re: Une brouille   Une brouille Icon_minitimeSam 25 Juil - 0:17

Quand Paquita lâcha son etreinte, Tancrel eût l'impression que le monde s'écroulait.
Cette main qu'elle venait de lâcher c'etait aussi insupportable que les trompettes de Jericho. Les quelques réserves qu'il pouvait avoir tombaient tel de l'argile trop cuit.

Tel un monceau de poussières, Paquita n'avait qu'à souffler et il se serait éparpillé.

Il la voyait partir et il ne bougeait pas. Interdit, prostré par cette situation.
Son amour, sa vie s'ecroulait. Il ne pouvait que la fixer du regard, la voir partir à jamais.

Il ne put réprimer des larmes qui lavaient ses joues blanchies par la farine de la boulangerie. Il lui tendit une main, sublime effort...peut etre le dernier qu'il put faire d'un tell moment d'aneantissement
"non ne pars pas je t'en prie".
Paquita fit un geste en arrière, prit sa main, et tentat un sourire timide.
"Je sais que j'ai pu te blesser et je te prie d'accepter mes excuses.
Quoiqu'il arrive c'est toi que j'aime et je ne pourrais me départir de toi.
Tancrel passa ses deux mains derrière le cou de Paquita et posa son front contre le sien.
"voudrais tu que nous continuons à vivre comme avant et le plus longtemps possible?
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Paquita2
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MessageSujet: Re: Une brouille   Une brouille Icon_minitimeSam 25 Juil - 2:41

D'abord interloquée par les paroles de Tancrel, par leur ton, Paquita mit un peu de temps à en saisir le sens. La détresse qui émanait de Tancrel, son appel si pressant, son souhait murmuré en un souffle, tout concourrait à la pétrifier.
Lorsque les mots de Tancrel l'eurent investie complètement, elle se sentit faiblir, ses jambes l'abandonner, sa gorge se nouer.
Elle s'agrippa aux épaules de Tancrel...
Soudain les sentiments les plus divers déferlèrent en elle, qu'elle eut du mal à endiguer. sa vue se troubla .
Et lorsqu'il passa ses mains sur sa peau qui tressaillit, qu'il appuya son front au sien, elle sut que désormais tout serait pour le mieux.
Les derniers mots de Tancrel l'emplirent d'une allégresse telle, qu'elle ne put que lui répondre en riant et en pleurant tout à la fois...


Oui Tancrel, continuons à vivre ensemble et pour aussi longtemps qu nous pourrons !

Puis cédant à son impulsion, elle posa ses lèvres sur celles de Tancrel pour sceller cette union.
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MessageSujet: Re: Une brouille   Une brouille Icon_minitime

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