Touloun la Magnifique
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 Le passé de Paquita

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Paquita2
Toulonnais mariné
Paquita2


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MessageSujet: Le passé de Paquita   Le passé de Paquita Icon_minitimeDim 26 Avr - 16:09

Maylis Centifiori naquit en 1434 dans une villa non loin de Gênes.
Fille de Maria Centifiori, elle n'eut guère le temps de goûter au lait maternel.


Quelques années auparavant, Maria qui apportait quelque nourriture à son propre père, un armateur veuf ayant pignon sur rue dans la ville même de Gênes, déboula dans le bureau du vieil homme.

Celui-ci était en grande conversation avec un homme de haute stature qui désirait effectuer quelques réparations et modifications sur son navire, une nef dont la coque était bordée à clins et qui avait une voile carrée. Il souhaitait que la coque, renforcée par cinq poutres traversant le navire de part en part soit équipée de robustes pièces qui en épouseraient alors la forme. Il commandait aussi la pose d'un autre mât. Les mâts seraient alors au nombre de trois :
le grand mât, l'artimon à l'arrière, le trinquet à l'avant.. Tout ceci ajouté à un gouvernail d'étambot qui lui permettrait de suivre la route, donner les ordres de manoeuvre et actionner la barre.


Ils en étaient à ce point précis lorsque Maria entra. L'homme se retourna.


Un regard... en un éclair, leur destin fut scellé.

L'idylle dura le temps que les réparations du bateau se fissent. Puis l'amant, emporté par le vent du large, reprit sa route sans se douter que l'amour qu'il laissait derrière lui portait un fruit.

Maylis naquit donc. Son grand père qui espérait un héritier en fut quelque peu dépité : il manquait à la donzelle ce qui aurait pu en faire un successeur.

Il n'eut pas de temps de bien se lamenter, l'époque était troublée.


Les Génois commençaient à s'agiter, le Duc de Milan leur pesait énormément. Fin décembre, les Génois se soulevèrent, tuèrent le gouverneur Oppizino di Alzate et son remplaçant Erasmo Trivulzio, chassèrent les Milanais et se rendirent indépendants.


Un an avant, Mattéo Centifiori, le père de Maria avait eu des contacts avec Bunifaziu, ville de Corse. Il fut mêlé à l'arraisonnement de Vincentellu d'Istria par une galère génoise. Le Vice-Roi de corse fut fait prisonnier, il fut décapité le 27 avril 1434. Cela contraria certaines personnes qui portèrent leur regard sur Mattéo.

Cela ajouté au fait qu'il avait prononcé des propos peu amènes sur le Roi René qui venait de monter sur le trône...
Maylis était encore à la mamelle lorsque des reîtres investirent la demeure, massacrant maître et valets, servantes et palefrenier.


Maria eut le temps de se sauver, affolée, elle cherchait de quoi envelopper l'enfant qu'elle langeait lorsque son regard se porta sur un étendard qui devait servir d'enseigne à son père et que l'on venait d'achever de broder. Y figurait un Neptune sévère avec son trident..

Elle enveloppa Maylis dedans, attrapa un peu de linge et s'enfuit dans la
châtaigneraie familiale. Elle ignorait que déjà, la mort était à ses talons. Entendant une cavalcade derrière elle, elle eut le temps de cacher sa fille sous un buisson. Elle s'apprêtait à y trouver, elle aussi, refuge lorsqu'elle fut rattrapée. Elle s'était aperçue à temps qu'un coin de la toile dépassait de sous les feuilles, elle l'avait tirée et enfouie dans son corsage. Elle se redressait à peine qu'un reître arrivait, il la saisit à bras le corps, elle lui laboura le visage de ses ongles, hurlant à pleine voix.


La chance faillit tourner lorsqu'un homme surgit à sa rescousse, un gitan, un homme des bois. Maria regarda le combat, mais mortellement blessée elle n'en connut pas l'issue.


Maylis fut trouvée par Samo, quelques heures après, non loin gisaient deux corps.

Samo le gitan recueillit l'enfant et l'amena à sa compagne Ghanallia qui avait mis au monde un garçon, Juan,quelques semaines plus tôt.
Les enfants grandirent ensemble, développant une complicité que rien ne semblait entacher.

Samo avait recherché des survivants dans la maison, il n'avait trouvé qu'un garçon d'écurie qui avait échappé à la tuerie. Le paresseux s'était enfoui dans le foin pour y gagner quelques heures de sieste quand les hurlements l'avaient réveillé. Pas plus courageux pour le combat que pour le travail, il était resté caché, lorgnant de temps en temps la boucherie.
Samo n'en tira guère que quelques descriptions des attaquants. Le garçon était tellement choqué qu'il ne sut dire le nom de l'enfant.
C'est ainsi que Maylis devint « La Fille » jusqu'à ses huit ans... Puis, Paquita, nom qui lui fut donné car elle affectionnait d'enfoncer des fleurettes dans ses longs cheveux.
Toulon fut la ville où elle connut ses dix-huit ans. Elle décida d'y rester malgré les injonctions de Samo et Ghanallia. Elle s'y installa et y commença une vie dont elle n'aurait jamais dû être privée. Les seuls souvenirs qui lui restaient de sa vie passée étaient une chaîne en or qu'elle avait habilement dissimulée et un étendard où figurait un Neptune et dont elle ne savait que faire.


Dernière édition par Paquita2 le Ven 29 Mai - 7:14, édité 1 fois
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Paquita2
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MessageSujet: Re: Le passé de Paquita   Le passé de Paquita Icon_minitimeVen 29 Mai - 7:01

Ce matin de mai....

La brume se levait. Au loin sur le chemin quelques silhouettes attendaient.

La fantasmagorie de l'instant renforça Paquita quand à la gravité des faits qui se déroulaient. Assurant sa besace à son épaule, elle s'avança avec détermination.Aucune des trois silhouettes ne bougèrent. Quand elle fut à les toucher, Paquita les dévisagea.
Tous trois avaient le visage grave et fier, leurs yeux brillaient de différents éclats.Paquita porta son regard sur la plus petite des trois. Ghaniallia la dévisageait, fronçant les sourcils, elle la détaillait minutieusement. Paquita n'arriva pas à pénétrer l'énigme de ses prunelles noires.

A côté d'elle, Samo, l'homme, le teint recuit, avait une expression indéchiffrable.
Il y avait seulement dans ses yeux un calme qu'elle ne lui connaissait pas auparavant.

Il lui sembla qu'un peu d'affection y brilla fugacement.

A côté d'eux, Juan, lui, souriait. Il avait toujours dans les yeux cette amitié qu'il lui portait.

Paquita respira amplement. Sa famille, ses amis, ses parents...

Elle avait depuis peu renoncé à retrouver son véritable père, décidant une fois pour toute que ceux qui l'avaient trouvée, élevée et protégée, ceux-là méritaient toute son affection.

Juan fit un pas, prenant son sac soulagea son bras. Il lui entoura l'épaule.
Il n'était nul besoin de paroles. Tous savaient le coeur lourd de Paquita, sa colère, son effroi.

Tous les quatre, ils se tournèrent vers le soleil qui se levait, la brume se dissipait. Ils allèrent sur le chemin. Un peu plus loin, près d'un bosquet au bord du ruisseau, des chevaux paissaient. Paquita en reconnut deux, ceux des reîtres qui l'avaient menacée quelques mois auparavant. Ils avaient bien changé. La bourre qui les recouvrait montrait qu'ils vivaient en presque liberté. Paquita fut étonnée qu'ils n'aient pas été vendus mais elle se tut.

Juan porta les affaires de Paquita dans la roulotte. Ghaniallia ramassa les couvertures, les coussins, le chaudron... Possédant peu, les bagages furent vite faits.
Samo attela, déjà Juan montait sur l'un des chevaux hauts, de la main, il invitait Paquita à grimper sur l'autre, mais Ghaniallia s'interposa. D'autorité, elle alla attacher la bête par une longe à l'arrière de la roulotte. Puis prenant doucement mais fermement Paquita par le bras, elle la fit entrer à l'intérieur du véhicule.


Les deux hommes se regardèrent, interloqués mais haussant les épaules, chacun se plaça et lorsque Samo, les guides en main, fit claquer sa langue, le petit cortège s'ébranla.
A l'intérieur, Paquita se retint à la paroi, puis reprenant vite son équilibre, elle fit face à Ghaniallia.


Celle-ci la dévisageait. Enfin une amorce de sourire lissa les traits ridés de la vieille femme, rendant à ses pommettes hautes, à ses yeux sombres leur éclat d'autrefois.

- Paquita, tu t'es servie des herbes que je t'ai fait poser devant ta porte ?
- La tanaisie, l'armoise ? Oui...

- En as-tu eu assez ?

- Pas tout à fait, les gens ont commencé à me poser des questions, j'ai dû m'en servir pour éloigner les fourmis. Avec toute cette farine, ce pain, à la maison, ça a bien rassuré.


Soudain Paquita comprit où Ghaniallia voulait en venir. Elle blêmit, chancela.

Dans son désarroi, ces derniers temps, elle n'avait pas pris la tisane que la vieille lui avait enseigné à préparer.

En silence, la vieille s'approcha, elle introduisit sa main ridée et déformée dans l'encolure de Paquita. Une douleur sourde fit grimacer celle-ci quand elle appuya à la base du sein.

- Il me semblait bien qu'ils avaient enflé.
-
Ghanialia, je ...
- Il n'y a plus rien à faire,
plus qu'à attendre et à être patiente.

Paquita, sous le choc s'assit lentement. Elle qui pensait avoir été avisée, elle était consternée. Elle releva les yeux vers sa nourrice, en une prière muette.

Le visage de celle-ci se ferma.

- N'y pense même pas, si tu n'en veux pas, nous le vendrons, mais, ça, je ne le fais pas !

Paquita inclina la tête, elle se laissa aller sur la banquette et posa son bras sur son visage, laissant le tumulte la submerger.

Dehors Samo et Juan échangèrent un regard. Par la fenêtre ouverte, ils n'avaient rien manqué de la conversation. Les deux hommes laissèrent un joyeux sourire envahir leur visage. Piquant des talons Juan partit en un galop heureux...

Le soir venu, Juan ayant repéré un endroit à l'écart des villages, près d'un ruisseau, ils s'installèrent.

Les hommes allèrent chercher du bois, bientôt le feu crépita.

Ghaniallia remplit le chaudron d'eau claire. Paquita l'aida à laver au ruisseau les racines et les poireaux sauvages qui composeraient leur dîner.

Les hommes avaient préparé le campement. Le temps était clair et étonnamment clément pour la saison. Dans le ciel, les étoiles se
mirent à scintiller. Le repas avalé, la vieille ramassa les écuelles. Samo fit un geste de la tête à Juan qui d'un bond alla chercher les instruments.

Dès les premières notes Paquita fut saisie de nostalgie. Elle se redressa, sachant comment alléger sa peine, elle s'avança près du feu, prit la pose et se lança . L'air sombre, elle tapait du pied, claquait des doigts. La musique montait en elle, elle prit le rythme, tournoya.

Samo et Juan, galvanisés par son corps qui répondait à leur musique donnèrent alors le meilleur d'eux mêmes. Paquita sut alors que ce germe en elle prendrait vie.

Elle sut qu'elle reviendrait,,,
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