Touloun la Magnifique
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 [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante

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UterPendragon
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MessageSujet: Triste soirée   [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante Icon_minitimeLun 18 Mai - 0:50

Ce n'était plus une journée, qu'avait passé Aymé, c'était un enfer. Les évènements s'étaient succédés, les uns aux autres, s'enlaidissant de plus en plus. Prenant finalement la teinte rouge d'un sang qui avait coulé aux pieds d'un Modeste. D'un couard, en vérité. Ainsi le vieil évêque voyait-il d'un œil désolé ce qui s'était passé ce jour.

Galuche revêtirait certainement son manteau de vagabond, ou bien prendrait-il la voie, le chemin plus direct, choisissant un lieu où le Soleil brillait, ou bien un lieu plus caverneux, froid, humide... Glacial. Les larmes continuaient, par à-coups, de venir tremper la peau ridée du visage d'Aymé, de souffrance, d'impuissance, de tristesse. Ses rêves d'une famille unie, envolés. Son amour-propre, bafoué, souillé. Sa soutane, déchirée.

Dans ses bras las et fatigués, il tenait encore sa petite fille, tant aimée. Se trainant jusqu'à sa demeure, il ouvrit la porte comme il pût, et se pressa d'aller déposer Yunette sur le plus confortable de ses lits. Il la regarda un instant, alla chercher eau, tisane et autres, et s'assit, l'observant avec un amour nouveau...

Yun... Ma chérie...
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Yunette
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MessageSujet: [RP] Pleurs rougeoyants d''une gorge lancinante   [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante Icon_minitimeLun 18 Mai - 4:37

Étonnamment calme tandis que son grand père la portait jusqu'à chez lui, Yunette avait les yeux secs, brûlants. Il n'y avait d'ailleurs pas que ses yeux qui la brûlaient, elle était fiévreuse. Il ne m'aime plus... il ne m'aime plus... il l'avait répété, semblant vouloir s'en persuader lui même. Elle l'avait forcé à le dire et il l'avait fait... Il l'avait dit... et répété, et redit encore... Quand elle avait sombré elle l'avait entendu ajouter qu'il n'aimerait plus jamais. Mais, elle, elle l'aimait, et elle savait bien qu'elle n'aimerait que lui... Rien que lui, dans toute sa vie.
Réflexions qui auraient pu paraitre puériles dans d'autres bouches, mais il lui avait fait promettre de ne jamais l'abandonner, et elle ne faillirait pas à cela. Elle était désespérée... et le mot était faible.

Le sang avait séché sur sa robe, son col formant une croute brunâtre, épaisse, son cou la lançait, lui arrachant des gémissements. Elle aurait voulu marcher, ne pas imposer son poids aux vieux os de son grand père, mais elle en était incapable. Son cher Papé la déposa sur un lit, précautionneusement et elle fixa le plafond un moment, sans bouger. Hagarde. Tournant alors la tête vers Aymé, elle prononça la phrase fatidique, celle qu'elle ne voulait pas entendre, le sachant pourtant.
"Il est parti ?"

Sans attendre de réponse, elle entama un monologue, une litanie contre la peur qui lui enserrait les tripes, contre la douleur qui lui étreignait la gorge, contre cette main qui broyait son cœur, toujours plus fort, toujours plus serré. "Papé... je ne peux vivre ainsi.. Je ne peux vivre sans lui... mais j'ai échoué ce soir. Je ne voulais pas te faire de mal ou de peine, je ne sais pas quoi faire, Papé, Papé, je l'aime ! Il est parti, Papé... Galuche ! Je... J'airai le chercher... je veux le rejoindre, je le suivrai, partout, je dois écrire des courriers, j'ai des choses à faire, Papé, donne moi de quoi écrire, tu t'occuperas des enfants, dis ? Dis ? Il faut me laisser faire... Je sais qu'il a menti, il m'aime.. on ne peut pas ne plus aimer en un jour, pas comme ça... Ce n'est pas possible... Papé, je ne veux pas que tu t'opposes à mon départ.. tu me laisseras faire, Papé... Papé... Dis oui... qu'au moins j'entende un "oui" de la bouche d'un homme..."

S'ensuivit alors un moment où elle perdit connaissance, hurlant parfois le nom de Galuche, s'asseyant brusquement dans le lit, le regard perdu, cherchant une personne qui n'y était pas. Elle se rallongeait tout aussi brusquement, repartant dans une phase de sommeil léger, entrecoupé d'autres de ces crises. Des bribes de la soirée venant hanter ses délires. Les sombres rivages du désespoir s'éloignaient lentement tandis qu'elle s'enfonçait vers une mer plus noire et dangereuse encore.*



«.·´*`·.(¸.·´(¸.·* *·.¸)`·.¸).·´*`·.»


La soirée avait été mouvementée, c'est le moins qu'on puisse dire. Kylah et Galuche étaient dans la taverne, elle y avait vu l'occasion qu'ils s'expliquent, qu'ils mettent les choses à plat... Qu'enfin ils puissent se marier, vivre leur vie.. être heureux en somme, plus encore qu'ils ne l'étaient déjà. La réconciliation n'avait pas eu lieu... finissant même par fâcher quelque peu Uter et Kylah... sans arranger le moins du monde l'ambiance entre son homme et son amie. Kylah, butée, Galuche aussi, rien n'y faisait. Son grand père et sa filleule allèrent parler à côté, emmenant le petit Aedan Aymé.

Elle s'était retrouvée seule avec Galuche et ils avaient parlé... et la discussion n'avait pas bien tourné. Yunette l'a giflé... Pour tenter de lui remettre les idées en place. Sans résultat. Il a décidé que pour le bien de Yunette, il lui fallait une vie sans lui. Chose qu'elle n'avait pu entendre. Prenant à sa ceinture la dague de son grand père, elle s'était ouvert la jugulaire, ne lui laissant pas le loisir de l'en empêcher.
C'est alors qu'elle perdait son liquide vital dans ses bras qu'Aymé et Kylah revinrent dans la taverne. Réagissant rapidement, ils la sortirent d'affaire tandis que Galuche, impuissant contemplait la macabre scène. Ne pouvant le supporter plus, malgré une claque de Kylah, il est sorti, se sentant responsable.

Une fois Yunette hors de danger, Uter est parti le chercher, elle se calma à sa vue, à son contact. S'ensuivit une discussion entre les deux hommes, où Tétèr, énervé claqua un Galuche désemparé. Puis... puis elle le força à lui dire qu'il ne l'aimait plus..... A la regarder dans les yeux pour ce faire... et c'est là qu'elle sombra.



* merci Maneki pour cette superbe phrase.


Dernière édition par Yunette le Mar 19 Mai - 10:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante   [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante Icon_minitimeMar 19 Mai - 0:18

L'Amour était, pour Aymé, quelque chose de très relatif, tout en se présentant de façon divine. Le vieil homme avait connu tout cela... Les années lui avaient démontré qu'il n'était pas fait pour consacrer sa vie aux femmes. C'est ainsi que Dieu lui avait ouvert les bras, et qu'il préférait de loin une relation paternelle vis-à-vis des fidèles, plutôt que de leur faire découvrir les recoins de la sacristie. Pour Yunette, c'était un peu tout cela réuni. Il l'aimait comme sa fille - elle l'était, de plus -, tout en la reconnaissant en tant que femme. Il n'avait pas eu la joie de la voir grandir, juste s'épanouir...

Mais il semblait que cette fleur, sans cet amour, sans Galuche, s'était un peu flétrie. Hagarde, fiévreuse, les paroles qu'elle murmurait, dans une sourde litanie, ne faisaient qu'inquiéter davantage le vieil esprit tourmenté d'Aymé. Mais il ne devait pas faiblir, loin de là. Ce jour, c'était lui, l'homme de la maison. C'était lui qui devait s'assurer de la sécurité de sa famille. C'était lui qui allait devoir prendre les armes.

Jamais je ne t'abandonnerai, ma chérie, jamais. Je ne peux te laisser partir, je serai près de toi. Mais il ne faut pas que tu t'énerves... Reste calme... Allonge toi.

D'une main ferme mais douce, il la fit se rallonger sur le lit, où il avait déposé de multiples coussins. De temps à autres, il revenait avec une préparation qu'il appliquait sur la plaie, ou bien avec un peu d'eau, des linges, ou simplement son amour. Un baiser sur le front de Yunette, et il retournait s'asseoir sur la place qui était sienne. Il finit par accepter de répondre à ses interrogations, constatant que c'était certainement le seul moyen pour calmer les ardeurs juvéniles d'une femme en manque de celui qu'elle aime.

Nous verrons. Quant aux enfants, sois sans crainte. Je suis persuadé que tout ira pour le mieux. Mathilde pourra les garder. Mais il ne faut pas que tu tentes quoi que ce soit, seule. Je veillerai sur toi, jusqu'à ce que tu ailles mieux, et pour l'éternité.

Il s'abstint d'ajouter : sur la Terre, ou du Ciel... Mais la pensée trottait dans son esprit, de plus en plus pressante.
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Yunette
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MessageSujet: Re: [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante   [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante Icon_minitimeMar 19 Mai - 13:17

Jamais je ne t’abandonnerai… Jamais je ne t’abandonnerai… Ces mots qui se voulaient rassurants résonnaient à son esprit comme autant de coups de massue. Il les lui avait bien assez dits, son homme. Enfin celui… Lui… Son homme oui… Elle ne le considèrerait jamais autrement, son Modeste, son Amour, son Doux, son Dieu Grec… Son… Fiancé…
D’abondantes larmes échappèrent à nouveau à ses yeux clos, la laissant fiévreuse, brûlante de délire, de désir aussi, désir de le retrouver, de sentir sa présence, son odeur, de se blottir dans ses bras, de goûter à ses lèvres… Ou même, de n’avoir que le loisir de le regarder, de loin, de se cacher dans un trou pour emplir ses yeux de son image. Elle l’aimerait malgré lui, ne le forçant pas à en faire autant… s’il ne l’aimait vraiment plus comme il le lui avait si bien dit… et répété. Elle ne voulait entendre cela… Elle ne pouvait le croire, alors même que quelques minutes avant il lui disait la quitter par amour. Il avait menti ! Il avait menti… Cette pensée couplée aux réponses de son grand père à ses délires. Elle s’endormit enfin.

Elle s’éveilla sereine. Enfin, pas sereine, non, Yunette avait les yeux secs, la fièvre était tombée. Sa gorge la lançait vivement, mais elle ne s’en souciait pas. Elle était au-delà de la douleur, au-delà de la tristesse. Une idée avait germé à son esprit, une idée folle, une idée comme elle en avait tant. Mais celle là, elle ne l’oublierait pas.
Tournant la tête elle aperçut le regard bienveillant de son grand père posé sur elle. Avait-il dormi au moins ? Elle s’en voulait de lui avoir apporté tant d’anxiété, tant de soucis à son cœur fatigué.
Papé… Elle lui sourit faiblement, il était là, vrai qu’il était là, fidèle au poste, son grand père. Il l’aida à se redresser quelque peu et elle réitéra la demande d’un nécessaire d’écriture. La fiancée éconduite prit la plume d’une main tremblante, la trempa dans l’encre d’un geste peu assuré et se mit à écrire un courrier à Galuche, enfin, tenta. Les lettres tracées ne ressemblant en rien à ce qu’elle avait à l’esprit, elle se tourna vers Aymé qui, lui prenant la plume des mains avec une douceur dont il était seul capable, s’installa, prêt pour la dictée. Elle lui lança un regard débordant de reconnaissance, et reposa sa tête sur ses oreillers, fermant les yeux, elle commença à énoncer la lettre qu’elle voulait envoyer à son malheureux brigand.

Galuche la voix lui manqua pour prononcer ce nom tant aimé Galuche, mon Doux, je ne comprends toujours pas ta réaction d’hier soir. sa respiration, sifflante, était particulièrement sonore lorsqu’elle se faisait entendre, entre deux phrases, dans la pièce au silence seulement perturbé par le crissement de la plume. Je ne sais ce qui te pousse à renoncer à nous, à cette vie qui était notre, cette vie qui ne demandait qu’à évoluer encore, à devenir meilleure. Chose difficile s’il en était, vu combien tu me rendais heureuse. Je suis en vie, sinon je ne serais pas en état de dicter cette lettre. Je ne sais pourquoi je te dis cela… cela t’intéresse-t-il au moins ? Les larmes coulaient de ses paupières closes tandis que sa voix tremblante poursuivait. Ô mon Doux… que ne m’as-tu laissée mourir ? Cette vie insipide n’a plus de sens désormais. J’avais décidé de tout cesser pour me consacrer à nous, à Toi. De cesser de songer aux autres… et il ne me reste que cela. Au moment où je demande à mon grand père de tracer ces lettres, où je lui dicte mes mots, j’ai l’impression que je fais ça en vain. D’ailleurs, je n’espère plus rien… Tu as fait ton choix et je le respecte. Ou pas songea-telle. Si d’aventure, tu décidais de revenir, je… tu… accomplirais là le plus grand de mes désirs. Mais je me berce d’illusions, je le sais. Je vais continuer à t’écrire, et t’écrire tant et tant que tu n’auras nul manque pour utiliser mes courriers comme tu le faisais du journal comtal. Je ne te demande pas d’y répondre, pas même de les lire, bien que j’en rêve, non, je te demande juste de me permettre de continuer à t’écrire, encore un peu. Tant que l’amour que j’ai pour toi sera vivace ainsi….
Eternellement, amoureusement, tyranniquement, tendrement, follement Tienne…
Yunette.


Elle garda les yeux clos un moment encore, le temps que ses larmes se tarissent et que sa respiration reprenne un rythme normal. Faisant un pâle sourire à son grand père, elle continua.

Il me reste un autre courrier à faire Papé… après… j’arrête de t’embêter et je me repose, promis. L’argument du repos… Il ne voulait que ça, qu’elle dorme… Elle aurait bien voulu agir, ne pas rester là dans ce lit à ne savoir que faire, mais elle était faible… trop faible. Elle pourrait faire quelques pas, sortir prendre l’air… mais nullement accomplir les tâches quotidiennes qu’elle aurait déjà dû être en train de faire. Ses enfants… comment avait elle pu ? Chassant ces pensées elle ouvrit les yeux et commença de dicter.

Ma chère Eavy, J’aurais aimé t’écrire pour te demander d’être témoin de mes noces avec Galuche, j’aurais voulu t’annoncer combien nous sommes heureux ensemble… Mais je ne le puis. Avant que tu ne lises la fin de cette lettre, j’aimerais que tu saches que personne n’est responsable des évènements si ce n’est moi et que je ne veux pas que tu fasses quoi que ce soit… Rien. Il n’y a rien à faire. Prenant une immense inspiration, elle frissonna en imaginant la colère qui envahirait sa marraine. Il fallait qu’elle choisisse bien ses mots, qu’elle s’applique à établir la vérité, que sa marraine n’ait pas envie de s’en aller à la chasse au Galuche. Galuche est parti… T’expliquer ses raisons serait long, mais je vais tenter de faire simple. Il ne m’aime plus. Ou plutôt, il m’aime… Je ne sais… Je suis perdue. Je suis en convalescence chez mon grand père, son départ m’a fait faire un geste inconsidéré et il me faut m’en remettre. N’aies crainte mon amie, je vais aller mieux. Je me devais de te prévenir, car je sais que tes mots à defaut de ta présence, me soulageront quelque peu de mes maux.
Je t’embrasse ma chère Marraine, et j’espère pouvoir faire pardonner un jour la peine que j’inflige à ceux que j’aime.
Yunette.


Ayant terminé sa dictée, elle sourit à son grand père, un sourire triste, mais plein d’amour et de reconnaissance. Elle reposa la tête sur son oreiller et s’endormit, épuisée, point besoin de se forcer pour respecter la promesse de se reposer qu'elle venait de faire à Aymé. Elle était lasse avant même de commencer la journée. Elle était soulagée aussi, ces courriers qu’elle voulait faire, son grand père l’y avait aidé.
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MessageSujet: Re: [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante   [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante Icon_minitimeMar 19 Mai - 23:29

Aymé... ou comment enchainer fonction sur fonction en moins de temps qu'il ne faut pour le dire? Médecin? Confesseur? Garde-malade? Grand père, surtout... Et maintenant, scribe. Bah, il n'était plus à ça près, et il aimait sa petite fille. Mais... Tout de même, elle y allait un peu fort. D'ailleurs, cela se sentait. Le visage du vieil homme était plus ridé qu'à l'habitude, et de longues cernes soulignaient ses yeux gris.

Trois nuits, donc, qu'il ne dormait pas... Ou peu. Profitant des passages en taverne pour entamer une sieste dont il n'émergeait que quelques heures plus tard. Heure où il devait prendre sa petite fille dans ses bras, et la mener à travers les rues jusqu'à la demeure qui était sienne.

Lorsqu'elle se leva, il lui sourit. Malgré cette entaille profonde, dont les pleurs qui s'en échappaient rendaient la douleur plus vive, plus forte, l'ancienne mairesse de Toulon restait toujours aussi belle. Une beauté presque froide, cruelle, désespérée. Peut-être, après tout, n'était-ce qu'une vulgaire impression... Mais il sentait, au fond de lui, que ce n'était pas le mal de la dague qui tuerait sa petite fille, si ce devait l'être, mais un mal qui la rongerait de l'intérieur, la dévorant à chaque seconde de plus en plus.

Ainsi, car il savait que ce mal pouvait se déclarer d'un instant à l'autre, si ce n'était déjà, fait, il répondit avec application aux demandes de sa petite fille, et commença à rédiger les lettres qu'il lui dictait... La première, à Galuche...


Citation :

Galuche, mon Doux,
Je ne comprends toujours pas ta réaction d’hier soir. Je ne sais ce qui te pousse à renoncer à nous, à cette vie qui était notre, cette vie qui ne demandait qu’à évoluer encore, à devenir meilleure. Chose difficile s’il en était, vu combien tu me rendais heureuse.
Je suis en vie, sinon je ne serais pas en état de dicter cette lettre. Je ne sais pourquoi je te dis cela… cela t’intéresse-t-il au moins ?
Ô mon Doux… que ne m’as-tu laissée mourir ? Cette vie insipide n’a plus de sens désormais. J’avais décidé de tout cesser pour me consacrer à nous, à Toi. De cesser de songer aux autres… et il ne me reste que cela, les autres.
Au moment où je demande à mon grand père de tracer ces lettres, où je lui dicte mes mots, j’ai l’impression que je fais ça en vain. D’ailleurs, je n’espère plus rien… Tu as fait ton choix et je le respecte. Si d’aventure, tu décidais de revenir, je… tu… accomplirais là le plus grand de mes désirs.
Mais je me berce d’illusions, je le sais. Je vais continuer à t’écrire, et t’écrire tant et tant que tu n’auras nul manque pour utiliser mes courriers comme tu le faisais du journal comtal. Je ne te demande pas d’y répondre, pas même de les lire, bien que j’en rêve, non, je te demande juste de me permettre de continuer à t’écrire, encore un peu. Tant que l’amour que j’ai pour toi sera vivace ainsi…

Eternellement, amoureusement, tyranniquement, tendrement, follement Tienne…
Yunette.

Lorsqu'il eût achevé de gratter la plume contre le parchemin, il observa son œuvre, un certain dégoût dans le regard. Comment pouvait-il envoyer une telle lettre à un homme à qui il avait donné l'absolution, à qui il avait offert la main de sa petite fille, et qui avait brisé leurs existences respectives par des mots... Par des mots qui n'étaient que du vent. Et il s'était donc enfui, telle la brise provençale, laissant derrière lui un incommensurable chaos. Mais il n'avait pas le choix. Il ajouterait tout de même quelques mots personnels... Il y réfléchit tout en rédigeant la seconde lettre.

Citation :
Ma chère Eavy,
J’aurais aimé t’écrire pour te demander d’être témoin de mes noces avec Galuche, j’aurais voulu t’annoncer combien nous sommes heureux ensemble…
Mais je ne le puis.
Avant que tu ne lises la fin de cette lettre, j’aimerais que tu saches que personne n’est responsable des évènements si ce n’est moi et que je ne veux pas que tu fasses quoi que ce soit… Rien. Il n’y a rien à faire.
Galuche est parti…
T’expliquer ses raisons serait long, mais je vais tenter de faire simple. Il ne m’aime plus. Ou plutôt, il m’aime… Je ne sais… Je suis perdue.
Je suis en convalescence chez mon grand père, son départ m’a fait faire un geste inconsidéré et il me faut m’en remettre. N’aies crainte mon amie, je vais aller mieux.
Je me devais de te prévenir, car je sais que tes mots à défaut de ta présence, me soulageront quelque peu de mes maux.

Je t’embrasse ma chère Marraine, et j’espère pouvoir faire pardonner un jour la peine que j’inflige à ceux que j’aime.
Yunette.

Cette lettre fut plus agréable, il pensa aussi à rajouter quelques mots... Il coucha donc sa petite fille, la borda, lui épongea le front brûlant, puis se dirigea vers le pigeonnier, gardant les lettres et son écritoire avec lui. Il faudrait forcer la ligne du destin à se plier à sa volonté seule.
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Kylah
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MessageSujet: Re: [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante   [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante Icon_minitimeMer 20 Mai - 10:08

Plus tôt dans la journée, Kylah avait eu l'occasion de croiser Aymé et Yunette en taverne; et bien que cette dernière semblait se remettre peu à peu de sa blessure physique, il n'en était rien de sa plaie psychique. Voilà qui inquiétait Kylah. Elle savait combien il était difficile de rester derrière un homme qui fuit, qui fuit en donnant l'impression que vous êtes la cause de la fuite.

En outre, après qu'elle a vu l'état d'épuisement dans lequel se trouvait Aymé, elle s'était retrouvée un peu plus inquiète. Voilà pourquoi, lorsque son vieil ami lui proposa de venir prendre le thé, Kylah ne refusa point.

Mais avant de se rendre en la demeure d'Aymé, Kylah fit un petit détour chez elle. Là, elle prit soin de changer et laver son petit Aedan. Il l'apaisait cet enfant; lorsqu'elle devait s'en occuper, elle n'était attentive qu'aux gestes à prodiguer avec délicatesse, oubliant par la même un peu tous ces tracas du moment. Puis elle fit de la soupe. Au moins, Aymé n'aurait pas à faire de repas, songea-t-elle.

C'est ainsi qu'elle arriva quelques heures plus tard à la maison aux pervenches, chargée d'Aedan tout serré contre elle par du tissu et de sa marmite pleine de soupe. Les regards amusés avaient d'ailleurs plu sur elle tout au long du chemin vu la dégaine!

Arrivée. Elle frappa à la porte et attendit qu'on lui ouvre. Ce fut le vieux valet d'Aymé qui ouvrit. On ne le voyait pas souvent celui-là...Alors pour que ce soit lui qui ouvre à la porte, ce n'était guère bon signe.


Je viens rendre visite à Aymé et ma marraine...Il m'a invitée pour le thé. J'ai apporté ceci!

Et elle refila sa lourde marmite au pauvre valet et le chargea d'aller la porter en cuisine.
Elle se fit désigner la pièce où se trouvaient Aymé et Yunette...Et s'y rendit tout naturellement.
Elle ouvrit la porte délicatement pour n'apercevoir que Yunette couchée et endormie. Aymé n'était point là à cet instant.

Peut-être se reposait-il lui aussi? Ou bien il était occupé à autre chose. Peu importe pour Kylah, elle entra et s'approcha du lit à pas de loup pour ne point réveiller Yunette. A son tour, elle lui épongea le front, puis trempa le tissu dans l'eau fraîche pour ensuite l'essorer et le replacer plié sur le front de sa marraine. Puis, dans un silence religieux seulement troublé par quelques gazouillis émanant de temps à autre de la bouche de son petiot, Kylah s'assit sur une chaise à côté du lit et veilla son amie.
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aqwa
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MessageSujet: Re: [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante   [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante Icon_minitimeMer 20 Mai - 14:43

Parti de brignoles en fin d'après midi, Aqwa prit sa mule qu'il avait baptisé "Lévan" et il prit la direction de Toulon. Il se plaisait à dire qu'il chevauchait Lévan.

Ce n'est qu'en milieu de soirée qu'il arriva en ville.
Comme lors de sa dernière visite, il se dirigea vers la plage et fit un feu. Après avoir engouffré une miche de pain et du saucisson et bien sûr quelques gorgées de vin, Aqwa s'endormit rapidement, l'esprit tranquille.

Au matin, il s'offrit un repas copieux en taverne et consulta le plan du village à la recherche de la maison de l'abbé. Von frayner, centre ville.

Arrivé devant la maison, il attacha sa mule et se dirigea vers la porte. Il toqua et dit bien fort.

"Bonjour les Von Frayner!!... c'est Aqwa!!....
Aqwa savait que Yunette devait limiter ses déplacements et se reposer. Il se décida à rentrer, sans qu'on l'ait invité. du Aqwa tout craché
Je... je rentre!!
Et Aqwa franchit le pas de la porte.


Dernière édition par aqwa le Mer 20 Mai - 20:20, édité 2 fois
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Eavan Maeve
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Eavan Maeve


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MessageSujet: Re: [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante   [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante Icon_minitimeMer 20 Mai - 18:29

[A la réception du courrier - quelquepart dans la campagne savoyarde]

Eavan avait hate qu'une pause soit décrétée. Non à cause du froid, de la faim ou de la fatigue qui auraient pus se faire sentir, mais à cause d'une missive qui lui tardait de parcourir.
Des nouvelles de Toulon, des nouvelles d'Uter.

Une halte fut décrétée avant d'amorcer la descente. Il fallait faire vite, prendre connaissance de ces quelques lignes avant de reporter son attention sur les consignes qui pourraient leur être données et sa mission. La curiosité était trop forte et il fallait qu'elle parcoure au moins les grandes lignes de la missive.
Dès lors que sa monture fut arrêtée, et ne sachant si la halte serait brève ou un peu plus longue, Eavan sortit de dessous son épaisse couche de vêtements, le parchemin scellé par l'évèque de Toulon.



Citation :
Ma chère Eavy,
J'aurais aimé t'écrire pour te demander d'être témoin de mes noces avec Galuche, j'aurais voulu t'annoncer combien nous sommes heureux ensemble.
Mais je ne le puis.
Avant que tu ne lises la fin de cette lettre, j'aimerais que tu saches que personne n'est responsable des évènements si ce n'est moi et que je ne veux pas que tu fasses quoi que ce soit. Rien. Il n'y a rien à faire.
Galuche est parti.
T'expliquer ses raisons serait long, mais je vais tenter de faire simple. Il ne m'aime plus. Ou plutôt, il m'aime. Je ne sais. Je suis perdue.
Je suis en convalescence chez mon grand père, son départ m'a fait faire un geste inconsidéré et il me faut m'en remettre. N'aies crainte mon amie, je vais aller mieux.
Je me devais de te prévenir, car je sais que tes mots à défaut de ta présence, me soulageront quelque peu de mes maux.

Je t'embrasse ma chère Marraine, et j'espère pouvoir faire pardonner un jour la peine que j'inflige à ceux que j'aime.
Yunette.


La jeune femme palit.
Aguerrie au combat, voilà que la Nonne Guerrière, comme certains la surnommaient, manquait de glisser de sa selle.
Que s'était il donc passé ? Comment ... Pourquoi ... Sa filleule était comme un rayon de soleil et une flamme. Quel était ce vent qui semblait vouloir l'éteindre ?
Une idée vint soudain à la jeune Asp. Capitaine Episcopale. Piquer des deux, se coucher sur l'encolure de sa monture et filer vers la Provence, vers Toulon, vers sa filleule ... Idée qu'elle écarta tandis que son visage refusait de reprendre des couleurs. Elle avait un devoir et un serment. Pour le meilleur comme pour le pire.

D'une main tremblante elle replaca le parchemin sous ses yeux. Les mots suivants étaient d'Uter.



Citation :
Eavan, ma Soeur,

Sache que je prends grand soin de Yunette. Elle est grandement affaiblie, et une rechute lui serait mortelle. Je prie pour nous tous, et espère avec grande hâte ton retour.

Frère Aymé.


Oui Uter veillait et Eavan savait que Yunette avait nombre d'amis présents pour la soutenir. Mais espérer son retour lui semblait d'une ironie amère. Elle même ne savait pas si elle reviendrait un jour à ce rythme là, elle ne savait même pas si un jour ils arriveraient quelquepart. Etait ce seulement prévu que d'avoir un but et un objectif à remplir ?
La main tremblante se fit violence et les doigts se refermèrent sur le parchemin trahissant le sentiment désamparé qui envahissait la jeune femme. Colère, tristesse, amour, devoir, honneur, promesses ... Tout cela se brouillait pour ne donner qu'un vague brouillard et la seule chose qui transparaissait sur le visage de la jeune femme était une paleur et un regard certainement moins alerte qu'à l'accoutumée.

On appela.
Apparemment on voulait parler.

Par réflèxe la jeune femme s'approcha. Que faire si loin ? Comment agir ? Y avait il quoi que ce soit à faire ? Prier. Ecrire. Prier. Et prier encore. Ce fut la seule chose qui s'imposa à son esprit tandis qu'affectée, elle rejoignait ses frères et soeurs.
Désormais elle avait une mission à accomplir. Et il n'était pas là question d'être marraine mais Capitaine Epsicopale. Ravaler ses sentiments, se montrer digne du gonfanon porté, digne de la Garde ...

Mais malgré ses efforts de bien paraitre, la paleur et la distance dans son regard persisteraient sans doute encore longtemps ...
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MessageSujet: Re: [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante   [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante Icon_minitimeMer 20 Mai - 20:51

Aqwa rentra dans la maison. pas un bruit. au loin, on pouvait entendre les bruits du marché.

Il s'avança dans le petit vestibule et il y posa ses armes. Il continua d'avancer et se retrouva dans un long couloir...

Yunette?..... c'est aqwa! ... oh l'abbé? T'es là?lanca t il. pas de réponse. il se lança à l'assaut du couloir.

première porte. Toc toc? La salle à manger. personne.

Toc toc? Ah la cuisine!! personne.
Aqwa allait refermer la porte mais il s'arreta. son ventre criait famine. il ouvrit quelques étagères à la recherche d'une boustifaille quelconque. sur la table, une corbeille de fruits et une serviette qui enveloppait une boule. il déroula la serviette et il découvrit une miche de pain. il en déchira une bonne moitié et, soucieux de ne pas voler, il laissa une pièce à coté. Puis il retourna dans le couloir en mangeant des morceaux de pain.

Toc toc? Une salle remplie d'étagères et de livres, la bibliothèque. Personne non plus.

Toc toc? Une chambre... et Yunette. Enfin. Il se racla légèrement la gorge et dit d'une voix douce en s'approchant du lit.

bonjour Yunette, c'est Aqwa
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MessageSujet: Re: [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante   [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante Icon_minitimeVen 22 Mai - 0:24

Deux jours qu’elle alternait sommeil, sueur, réveils erratiques et petits moments où elle se sentait assez en forme pour sortir et ses pas la menaient inlassablement dans la taverne que Galuche avait ouverte... en grande partie pour lui faire plaisir. Elle n’avait pas encore osé retourner chez eux… chez lui, chez elle ? Détail que cela… Elle n’avait pas osé rentrer à l’antre. Les enfants y étaient pourtant, mais elle ne se sentait pas de les entendre lui demander où était passé tonton Galuche. Et Mathilde qui s’en donnerait à cœur joie pour dire qu’elle s’y attendait et qu’on ne pouvait pas faire confiance à un brigand… Elle irait… dès qu’elle se sentirait assez de force pour affronter l’image de leur vie anéantie.
Elle avait dicté une fois encore un courrier pour Galuche à son grand père
[oui, elle écrit chaque jour… la joueuse non, quelle feignasse, n’est ce pas ? ^^], et ce jour, elle écrirait elle-même. Elle sentit dans son sommeil une main fraiche sur son front, apaisante, calme et amicale. Un léger gazouillis d’oiseau humain la sortit de son somme tandis qu’une douce odeur de soupe réveillait son estomac qui la gratifia d’un énorme gargouillis. Mangerait-elle aujourd’hui au lieu de ne garder en son ventre que la force du Chrysophernal ?

Elle ouvrit les yeux alors qu’elle entendit un barbu entrer en la pièce. Elle aperçut Kylah, Aedan contre elle qu’elle tentait de calmer, sans doute pour ne pas la réveiller. Un doux sourire étira ses lèvres un instant en contemplant la mère et l’enfant, le temps d’émerger, le temps où le sommeil est encore un peu là et que la réalité n’étouffe pas la quiétude du réveil. Ouvrant plus grand les yeux, elle se rendit compte que la voix du barbu n’était nullement qu’un rêve et qu’Aqwa venait d’entrer dans la chambre. Elle se redressa dans son lit, lentement, comme tous les gestes qu’elle effectuait dernièrement et lissa le bouttis sur son ventre.


Bonjorn mes amis. Je vois que je vous apporte grande inquiétude. Si vous voyiez vos têtes !

Elle rit légèrement, d’un rire triste qui se mua en quinte de toux qui s’estompa tant bien que mal. Outre l’odeur de la soupe qui envahissait la maison, elle percevait une autre senteur, bien moins agréable celle là. Une senteur de maladie, de sueur et de fièvre.

Aqwa, voudrais tu bien ouvrir la fenêtre ? L’air est vicié icelieu et cela n’est guère bon pour le mini Aymé… Et… Avant que tu me dises quoique ce soit, non je n’ai pas froid.

Elle leur sourit d’un sourire qui se voulait rassurant quant à son état. Ses yeux étaient secs. Elle n’avait goût de rien mais ne voulait les inquiéter d’avantage. Leurs regards l’avaient atteinte, et s’il y avait bien une chose qu’elle ne voulait pas… c’était faire du mal à ceux qu’elle aimait. Et… elle en ferait. Lors de ses dernières périodes d’éveil, une idée lui était venue à l’esprit, une idée folle, mais elle savait qu’elle ne la lâcherait pas. Elle irait à sa recherche… elle le trouverait. C’était sûr. Mais elle ne devait surtout pas le faire transparaitre dans ses écrits, ni le faire entendre à son grand père. Il voudrait l’accompagner, et ce n’était pas envisageable. De ce que lui avait raconté Galuche de son ancienne vie, Uter n’y serait pas à sa place… Déjà qu’elle, elle aurait bien du mal à s’y trouver…

Merci d’être là mes amis, merci… Vraiment. Hmm, je me sens quelque peu en forme aujourd’hui et j’aimerais, si vous souhaitez m’accompagner, aller à l’Antre des Dieux. Il y a là bas deux petits bouts de cœur que j’ai hâte de serrer dans mes bras.

Elle respira profondément, les longues phrases l’affaiblissaient encore, les efforts quelconques aussi d’ailleurs. Elle souhaitait leur donner un semblant d’illusion de bien être, qu’ils s’inquiètent moins. Elle craignait surtout pour son grand père… Elle n’aurait pas dû accomplir ce geste inconsidéré… Ou du moins, elle n’aurait pas dû se louper, ainsi, les soucis ne seraient plus siens, et nulle inquiétude ne viendrait barrer leurs fronts. Elle souhaitait également profiter un maximum des enfants… il n’était nulle place pour eux dans son voyage, il n’était guère possible de les emmener. Elle devrait les abandonner. Galaad, l’enfant sans père allait perdre sa mère… et Célia perdrait à nouveau une mère. Cette sombre pensée la laissa silencieuse un moment, un long moment au terme duquel son ventre émis un borborygme éloquent, ce qui en sus de la sortir de ses pensées, lui arracha un léger rire.

Tout d’abord je vais écrire un petit courrier, et ensuite nous mangerons… Je sens là une odeur familière, une odeur que j’ai connue lorsque j’étais maire et que tu étais ma tavernière, Kylah !

Attrapant le nécessaire d’écriture que son grand père avait laissé à son chevet dans l’espoir qu’elle trouve l’énergie de l’utiliser, elle commença un courrier à son homme. Elle n’avait reçu nulle réponse aux précédents, ni de sa marraine d’ailleurs, et elle espérait que le pigeon avait su les trouver, bien loin de s’imaginer l’état d’esprit dans lequel ses lettres les avaient mis.

Citation :

Mon Tendre Modeste,

Je prends aujourd’hui la plume pour te tracer moi-même ces mots que je voudrais pouvoir te murmurer à l’oreille. Je reprends peu à peu contact avec la vie et le monde, ma main tremble quelque peu, j’espère que tu arriveras à me lire. Mes nuits sont ponctuées de rêves les plus doux où je me love dans tes bras et de cauchemars me rappelant ton départ. J’ai revu nombre de nos amis qui ne comprennent pas pourquoi… Je ne cherche plus à le comprendre, tu l’as fait, tu es parti, c’est ton choix. Et je ne vais pas te dire que je le respecte, ce serait mentir. J’honnis ce choix qui m’a fait te perdre, j’honnis cette idée que tu as eu que je pourrais être plus heureuse sans toi. Comment toi as-tu pu ne serait ce qu’imaginer que ce soit possible ? Tu es ma vie, mon air, mon soleil et ma lune. Tu es mon étoile du nord qui me remet sur le bon chemin lorsque je m’égare.

Te souviens-tu de cette danse, de ces danses devrais-je dire, que Spada nous a offerte l’autre jour. Ce jour là encore, tu savais ce que tu voulais. Et à ce moment, c’était moi. Moi, je m’en souviens de cette danse, de ton odeur tandis que nous tournions dans la taverne. De ton pied écrasé sous le mien, de tes bras qui m’enserrèrent pour m’empêcher de choir. Je me souviens de tout cela, et, si je ferme les yeux, j’entends encore la musique et perçois ta chaleur. L’ouverture est rude.
Je t’en prie… n’oublies pas qui tu es, qui tu as été, et qui tu seras. Tu n’es pas celui que tu crois être. Je t’ai vu… Je te sais… Je t’aime… Et je t’aimerai, que tu le veuilles ou non.

Il est étonnant d’entendre les réactions des gens quant au malheur qui nous touche. D’aucuns me disent que je me berce de fol espoir et que jamais je ne te reverrai, les hommes surtout, et d’autres me disent que tu reviendras… J’ai trouvé quelque réconfort auprès de nos amis, mais je crains que de me voir ne fasse que les rendre tristes eux même. Aujourd’hui, après t’avoir envoyé cette lettre, je vais enfin voir les enfants, je m’en sens assez forte.

Tienne, simplement, Yunette.


La lettre finie, elle la cacheta et la déposa sur le lit, à côté d’elle. Le valet apporta soupe et couverts et chacun put se restaurer. Ensuite, ils iraient à l’Antre.
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MessageSujet: Re: [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante   [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante Icon_minitimeVen 22 Mai - 17:26

Le repas touchait à sa fin. Aqwa regarda Yunette et lui dit

je suis content de te voir Yunette. Je sens que tu reprendre peu à peu des forces. tu souris un peu plus chaque fois. le sourire, c'est la base de tout, de l'amour, de l'amitié ...
je sais que c'est très dur en ce moment et je crois en toi

Tu sais, malheureusement je vais devoir repartir bientôt, ce soir ou demain pour brignoles. j'aurai aimé resté plus longtemps, vraiment, mais j'ai des choses à faire. si tu veux que nous marchions un peu près du port ou si tu je veux que je t'accompagne quelque part, j'en serai ravi.

Attends, j'allais oublié, j'ai des petites choses pour toi.


Il se leva de table et alla ramasser sa besace. il s'assit et la posa devant lui.

Avant de partir de brignoles, j'ai consulté plusieurs docteurs pour toi. après je suis allé au marché et j'ai acheté tout cela pour toi.

Il plongea sa main dans le sac et en ressortit 3 sachets ou l'on pouvait lire les inscriptions "Ginseng", "Mille feuille" et "Frène".
http://latelierdelise.canalblog.com/images/provence.3.jpg

Le ginseng et le mille feuille se prennent en infusion plusieurs fois par jour. ils t'aideront à cicatriser et à te changer les idées. Si tu as du mal à marcher, faudra prendre des feuilles de frêne, aussi en infusion.

Puis il sourit et plongea de nouveau sa main dans sa besace et en sortir une serviette. Tout en parlant, il la déroulait devant Yunette

Bien sûr, offrir des herbes médicinales, ce n'est pas un cadeau formidable pour une femme... comme toi. alors je t'ai forgé cela.... c'est une dague. J'y ai gravé ton nom sur la lame. les femmes sont beaucoup agiles et dangereuses avec une dague qu'avec une épée... http://www.couteaux-jfl.com/Bidouilles/DAGUE_a.jpg
j'espère que cela te fait plaisir.
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MessageSujet: Re: [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante   [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante Icon_minitimeDim 24 Mai - 10:34

L’air frais entré dans la pièce acheva de réveiller Yunette. Le courrier fini, le repas engloutit, Aqwa lui offrit les présents dont il lui avait parlé. Son ami barbu avait pensé à lui trouver quelques remèdes pour la requinquer et elle en fut touchée. Elle le remercia d’un sourire plus assuré et, quand il lui offrit la dague, elle ne put s’empêcher de rire, un rire un peu triste, mais un rire quand même. Il n’y avait qu’Aqwa pour lui offrir une dague dans un moment pareil, après qu’elle ait accompli un geste comme celui là. Sa gaffe était rafraichissante. Son rire se figea lorsque, de la fenêtre ouverte parvint le son du luth.

Cette musique… Spada, ce ne pouvait être qu’elle, jouait dans la maison voisine la mélodie qu’elle leur avait offerte en taverne, cette même danse dont elle parlait dans la lettre qu’elle venait de terminer. Elle y sentait toute la nostalgie et l’espoir que la musicienne voulait laisser transparaître. Fermant les yeux, elle s’abandonna au souvenir, un instant, le temps que les notes cessent de flotter en l’air. Quand elle les rouvrit, un léger sourire s’était attardé sur ses lèvres. Une ode à l’espoir… Du Spada tout craché, l’optimisme était sa façon d’être.

Encore vibrante d’émotion, elle se leva, doucement, tout doucement. Les émotions n’étaient pas terminées pour la journée, il lui fallait se rendre dans son logis… leur logis ? L’Antre de Galuche en somme. Les enfants… il fallait qu’elle les y aille voir et ce n’était pas qu’une obligation. Depuis qu’elle était sortie de ses fièvres, elle y songeait chaque fois que son esprit cessait de lui mettre l’image de l’absent en tête. Quoique les images se mêlaient, souvent.

Le sourire ne la quittait plus, cette musique lui avait mis du baume au coeur, et puis, elle s'était promis de paraitre, un peu. La douleur était là, présente, latente, prête à éclater à tout moment, mais elle se maitriserait. Il était hors de question qu'elle impose encore cette vision à ses amis. Elle irait bien... enfin, en apparence. Elle donnerait le change. La plaie béante ne serait pas refermée, mais elle leur donnerait un aperçu d'un semblant de cicatrisation. Une autre idée poignit à son esprit. Elle essaierait de faire de même avec Galuche, dans ses courriers... Il ne lui répondait pas... elle ne savait pas même s'il les lisait, alors elle tenterait.

Ils se dirigèrent donc vers l’Antre, faisant un petit arrêt au pigeonnier.
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MessageSujet: Re: [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante   [RP] Pleurs rougeoyants d'une gorge lancinante Icon_minitime

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