Petite visite

Spada rit silencieusement en passant devant les murs blancs du logis. Elle repensait aux menaces de tags faites plus tôt en taverne ; le pauvre Rico, n'empêche...
Elle se recoiffa furtivement et toqua. Rico ouvrit la porte.

Salut, mon p'tit vieux ! Je te dérange ? Tu m'avais proposé de passer, donc... Me voilà.

Elle sourit.

J'ai laissé Voyou à la maison, hein, j'ai cru comprendre que tu voulais garder ton petit chez toi propre... Je peux rentrer ? Regarde, j'ai apporté des olives !

Rico sourit à son tour et s'écarta pour la laisser passer.

Tu veux manger quelque chose ?

Spada avait plutôt faim, mais elle ne voulait pas ruiner son hôte en mangeant toute sa nourriture. Oh, se dit-elle, il ne proposerait pas si chaleureusement s'il n'avait rien.

Avec plaisir !

Elle le regarda se diriger vers la cuisine, et piqua une olive dans le petit pot posé sur la table. Elle observa la pièce. Pas très bien rangée, mais avec ce petit quelque chose qui fait qu'une maison n'est pas un simple assemblage de briques. Rico avait visiblement entreprit de peindre les murs. Elle lui souhaitait bien du courage, vu la taille du pinceau... Elle se redressa. Elle avait entendu un bruit étrange en cuisine.

Rico ? Tout va bien ?

Il ne lui répondit pas. Inquiète, elle se leva.

Tu t'es fait mal ?

Spada entra anxieusement dans la cuisine.
Elle vit avec effroi Rico étendu au sol, une main sur la gorge. Il ne bougeait pas.

Mon Dieu !

Elle se pencha sur Rico. Hum... Elle fouilla dans ses maigres connaissances en médecine, puis opta pour un massage cardiaque. Elle remonta ses manches avec empressement, puis appuya de toutes ses forces sur la poitrine du jeune homme. Celui-ci éclata de rire.

Ahaha, mais t'es malade !

Elle se redressa d'un coup. Ce petit *** lui avait fait une blague ! Non mais sans rire !

Imbécile ! Tu m'as fait peur !

Rico riait toujours. Spada se détendit un peu.

Alala, incorrigible ! Bon ça y est, tu t'es vengé, on peut retrouver un peu de sérieux maintenant ?

Elle sourit.

Rico resta allonger sur le sol et ferma les yeux, il senti les bruits de pas de Spada s'approcher de lui.

Mon Dieu !

Il senti ses mains appuyer sur son torse musclé, son plan marchait à merveille. Il lui avait bien dit que sa vengence serait terrible mouhahaha, hum...
Il riait de l'interieur et essayait de ne pas le montrer mais c'était plus fort que lui. Il éclata de rire :

Ahaha, mais t'es malade !


Il se leva fier de sa farce et ria.


Tout ça m'a donner faim moi, allez je crois que le plat est pret, files t'assoir j'arrive^^.

Rico prepara les couverts et les plaça sur la table. Il sorti le canard aux olives du four et le posa au milieu de celle ci.

Spada prit place devant la table de chêne, alors que Rico arrrivait avec son canard aux olives. Elle était impressionnée ; jamais elle n'aurait soupçonné que sa petite blonde avait un tel talent culinaire. Elle huma le fumet alléchant qui émanait de la volaille.

Eh bien tu t'es surpassé, Rico ! Ca a l'air délicieux.

Spada s'amusa de la mine toute fière de son ami. Elle se demandait pourquoi il se donnait tout ce mal. Héhé, se dit-elle, peut-être que je ne suis pas si laide qu'il le laisse entendre...

Pourquoi tu souris ?

Rico la regardait d'un air joyeux.

Oh pour rien, tu me fais rire.

Le jeune homme fit mine de se vexer, mais un sourire continuait de flotter sur ses lèvres pendant qu'ils mangeaient.

Il s'asseya à l'autre bout de la table, fier de son repas qu'il avait preparé avec amour et tendresse. Il n'avait jamais fait de repas aussi difficile et esperait que ça allait plaire à Spada. Il la fixa et lui souria, il la trouvait très belle, c'est vrai que comparer à lui on ne pouvait que faire mieux.

Eh bien tu t'es surpassé, Rico ! Ca a l'air délicieux.

Il ésperait bien que se serait delicieux meme si ses talents culinaires étaient assez reduits. Il se demanda pourquoi elle aussi souriait, peut etre se moquait elle de lui.

Pourquoi tu souris ?

Il continua de lui sourire bêtement, il était comme envouté.

Oh pour rien, tu me fais rire.

Il ne s'attendait pas à cette reponse et baissa la tête. Il continua de manger la volaille tout en souriant.

Hum, tu veux boire quelques choses? Mon pépé m'a toujours dit qu'il fallait bien s'hydrater lors d'un repars, ça tombe bien, j'ai du calva tout droit venu de Normandie, il est absolument exquis.

Il se leva et retourna dans la cuisine prendre un bouteille neuve de la delicieuse boisson, il lui pris son verre et versa un peu de liquide.

A ta santé la mioche !

Santat !

Elle leva bien haut son verre de calvados, heureuse de partager un bon moment avec lui. Ce n'était pas parce qu'elle le taquinait qu'il lui déplaisait, le Rico...
Elle réprima une petite grimace en sentant le feu liquide couler dans sa gorge. Elle remarqua que son compagnon faisait de même, mais encore plus discrètement. Elle sourit en se disant qu'il ne voulait pas passer pour un gamin qui ne supporte pas l'alcool...
Elle observa le jeune homme. Gamin, il ne l'était plus. Plutôt grand et bien bâti, il avait passé le stade de l'adolescence. Ses cheveux blonds lui retombaient sur les yeux, malgré les efforts de leur propriétaire pour les mettre sur le côté.
Elle fut tirée de ses réflexions par le son d'un oiseau qui s'envolait près de la fenêtre. Il était bien pressé, celui-là. Spada, elle, ne l'était pas. Non, elle profitait de l'instant présent...