Touloun la Magnifique
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 Délire d'une enfiévrée.

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Spadachocolat
Toulonnais harponné
Spadachocolat


Nombre de messages : 69
Localisation : Touloun
Date d'inscription : 28/03/2009

Feuille de personnage
Nom: Spada
Titre:
Age: 18 printemps

Délire d'une enfiévrée. Empty
MessageSujet: Délire d'une enfiévrée.   Délire d'une enfiévrée. Icon_minitimeDim 10 Jan - 0:17

Elle était trempée, Spada. Même qu’elle avait froid.

Foutue flotte. Temps de chien, froid de canard, il pleuvait comme vache qui pisse ; les oiseaux chantaient –même pas ; les limaces étaient aux anges avec les grenouilles ; et Spada avait l’air d’un ours, avec ses cheveux bruns qui lui tombaient sur le visage et sa démarche lourde. Et au milieu de cette joyeuse ménagerie météorologique, elle rentrait chez elle, après une semaine passée sur les routes de Provence. La caboche prête à se fendre en deux.

La houppelande fut vite enlevée, les chausses, jetées au coin du feu brûlant dans l’âtre sans que Spada ne se demandât comment il pouvait se trouver là, d’ailleurs, ce feu ; le repas préparé par Mathilde et laissé pour elle sur la table, à peine avisé. La jeune femme tomba dans son lit comme si elle ne pouvait plus tenir debout – ce qui, à la réflexion, était le cas.

Dormir. Ou faire cesser ces coups de tambour dans sa tête, pour que le sang y circule à nouveau. Se réchauffer, aussi. C’est qu’elle n’avait vraiment pas l’air bien la brune.

Etendue sur sa couche, secouée de frissons, elle se recroquevillait à la recherche de la moindre parcelle de chaleur, qui lui permettrait de trouver le sommeil. Elle y parvint, peut-être ; ce qui est certain c’est qu’elle finit par dormir. Presque tranquillement au début. Mais la fièvre, perfide, voulait monter ; monta donc, et ne fit plus de la pauvre Spada qu’un corps bouillonnant en surchauffe, du feu dans les pores, un bûcher sous la peau, un bûcher dans les os, un bûcher dans le crâne, ce foutu crâne que le mal ne voulait pas lâcher.

Elle sentait deux mains agrippées à ses flancs, deux mains brûlantes qu’elle voulait chasser pour pouvoir se tordre de douleur en paix, mais qui restaient là, semblant essayer de retenir son corps moite au lit. Lit qui devait souffrir aussi ; les doigts de la jeune femme étaient crispés sur le bois, à s’en blanchir les jointures. Et elle voyait des formes, dans son délire, des formes agitées au-dessus de son visage, dansant comme des flammes, se mouvant étrangement, puis se rassemblant pour dessiner deux ardents sombres, qui la fixaient. Ceux de Galaad, crut-elle un instant. Mais c’était faux. C’était ceux de Yunette, qui au milieu des flammes la contemplait, impassible, jusqu’à ce qu’elle secoue la tête et dissipe l’image obsédante de ses yeux noirs. Mais ces yeux revenaient, toujours ; la seconde fois ils furent gris cendre, et elle reconnut la gueule de marbre d’un slave, dont les mains qui s’étaient faites poisseuses comme le miel ne cessaient d’enfoncer les hanches de Spada dans le matelas cuisant. Sur sa langue un goût de myrtille, ou de prune, ou des deux, qui rapidement céda la place à une terrible sécheresse. Elle avait soif, la chaleur de la fièvre et la transpiration avait pompé toute son eau, mais elle ne pouvait boire. Suivre son délire était la seule chose dont elle était capable, et ainsi se succédèrent les silhouettes, les ombres ou les visages de personnes qu’elle avait croisées, ou pas, ainsi que des idées saisissantes, des associations de mots sans sens aucun : nous pleuvons sur son alphabet, le nez est langagier, et le citron s’évapore ; mangeons des portes, toi vous avez des nimbus endettés, et hac hic hunc et hinc, 1, 2, 3, 4 et 12, et l’autre qui revient, et le vin qui boite, pachyderme, coquecigrue, spongieux et anthropomorphe, baissez-vous que je guée, X, Y, têtard et Z.

Puis ça fit ploc, ou plic c’est selon. Réveillée.

Avec, au pied du lit, une petite chose qu’elle mit quelques secondes à identifier.
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